Le réseau de distribution de viande en direct des producteurs Ah La Vache souhaite moderniser son site Internet et faire connaître sa marque pour pouvoir se développer à grande échelle.
Des soirées parisiennes aux champs normands, il n'y a qu'un pas. C'est celui qu'Arnaud Billon a franchi, il y a sept ans, en reprenant l'exploitation familiale près d'Alençon, en Normandie. Au départ, c'est la désillusion : "je me suis rendu compte que la vente de bovins se faisait à perte, les marchands achetant en-dessous du prix de revient parce que les éleveurs touchent des subventions", explique l'éleveur. Pour ne rien arranger, les préoccupations écologiques n'étaient pas une priorité et entre l'utilisation de pesticides et les livraisons à l'autre bout de la France, l'empreinte carbone de la ferme était conséquente. "Impossible pour moi, peste Arnaud Billon. Quand on est propriétaire d'un petit bout de cette planète, il faut le préserver."
Très vite s'est donc imposée l'idée de créer des circuits de distribution à la fois plus équitables pour les éleveurs et plus respectueux de l'environnement. C'est comme cela qu'est née l'idée d'Ah La Vache, "une société pour vendre la viande directement du producteur aux consommateurs, achetée à un prix juste pour le producteur et revendue à un prix juste pour le consommateur". Le prix juste est celui fixé par le producteur, avec lequel Ah La Vache refuse de négocier à la baisse si tant est qu'il soit raisonnable.
Court-circuiter les intermédiaires
En-dehors de l'abattoir et du laboratoire de découpe, passages obligés dans le circuit de vente de viande, Ah La Vache a supprimé tous les autres intermédiaires : pas de grossiste ou de livreur. Une fois les morceaux récupérés auprès du laboratoire de découpe, c'est le livreur d'Ah La Vache qui fait les tournées dans un rayon de 200 kilomètres maximum auprès des restaurateurs clients et des particuliers qui achètent directement sur le site de la marque.
Aujourd'hui, Ah La Vache compte une dizaine de fermes partenaires et commercialise aussi bien de la viande bovine que de porc, d'agneau et de volaille. Pour espérer se développer à grande échelle, la jeune pousse vient de boucler une levée de fonds de 100 000 euros auprès d'un investisseur privé. "Cela doit nous permettre de refaire notre site Internet et d'investir dans des contenus marketing pour faire connaître notre marque, précise Arnaud Billon. Nous espérons nous étendre dès l'année prochaine autour de Lyon ou Bordeaux avec de nouvelles fermes partenaires."