Le fonds anglais va injecter 7 à 10 millions d'euros dans le réseau de restaurants spécialiste des burgers Big Fernand et prendre ainsi 80% du capital.
C'est un Frexit culinaire ! Les burgers de la jeune entreprise Big Fernand passent sous pavillon anglais, comme le révèlent les Echos. Le fonds anglais BlueGem, notamment actionnaire du magasin de luxe londonien Liberty, s'apprête à injecter 7 à 10 millions d'euros dans l'entreprise française, prenant du même coup 80% du capital. Cette deuxième augmentation de capital, après une première levée de 1,5 million d'euros en 2015, doit permettre à la chaîne d'accélérer son développement international.
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Jusqu'à présent, Big Fernand avait misé sur la franchise pour élargir son réseau de restaurants. "Mais à l'étranger, le système comporte toujours un risque d'affadissement du concept", reconnaît Steve Burggraf, cofondateur de l'enseigne, auprès de nos confrères. Or, Big Fernand souhaite passer de 6 restaurants hors France aujourd'hui (à Londres, Dubaï et Hong-Kong) à 80 d'ici cinq ans et aura pour cela besoin de cash.
Les Anglais, friands de pépites françaises
Ce n'est pas la première fois que les Anglais lorgnent sur une pépite française. En 2016, le fleuron tricolore du transport ferroviaire Captain Train était racheté par son concurrent britannique Trainline. Une opération qui a permis de créer une plateforme capable de concurrencer partout en Europe les sociétés ferroviaires nationales sur le segment de la billetterie.
Et d'autres pourraient bien suivre. Manque de capitaux ou réglementation trop contraignante imposent parfois aux jeunes pousses de l'Hexagone d'aller fureter ailleurs pour trouver leur bonheur. C'est par exemple le cas de la startup de coavionnage Wingly, dont l'activité a décollé tout autour des frontières françaises... mais qui se heurte encore dans son pays natal à des contraintes administratives.