Lever des fonds, c’est bien. Avoir des clients, c’est mieux. Un an après, où en sont les startups qui ont bouclé un tour de table ? Développement, recrutement, financement, Maddyness fait le bilan. Cyril Vidal, fondateur de Crosscall, marque française de smartphones outdoor, partage son expérience, un an après avoir levé 4,5 millions d’euros.
En avril 2016, Crosscall, fabricant français de smartphones pensés pour résister à des conditions extrêmes, annonçait avoir bouclé une levée de 4,5 millions d’euros auprès d’ACG Management, spécialiste de l’investissement dans les PME françaises non cotées.
Qu'est-ce que la levée de l'année dernière a changé ?
Nos effectifs ont presque doublé, passant de 48 à 84 collaborateurs. Et nous nous sommes également installés dans de nouveaux pays : l'Italie, l'Autriche, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Slovénie. Enfin, la levée nous a permis de monter en puissance en recherche et développement.
Comment avez-vous appréhendé les relations avec les nouveaux investisseurs ?
Nous avons choisi de réaliser cette levée via un emprunt obligataire, les investisseurs ne sont donc pas entrés au capital. C'était une volonté de notre part, puisque nous avions la capacité financière de recourir au marché obligataire, nous avons préféré préserver le capital et l'investissement des associés. D'autant plus que Crosscall est une entreprise en très forte croissance et que sa valorisation évolue rapidement.
Si c'était à refaire, y a-t-il quelque chose que vous changeriez ?
Il existe toujours des axes d'amélioration mais cela peut se faire au cours du partenariat avec les investisseurs. Les intérêts changent et il faut donc rester flexible et ne pas hésiter à remettre en question un modèle qui était censé être établi pour 4 ou 5 ans. Il faut trouver un équilibre entre les intérêts de la startup et ceux des fonds.
Quel conseil ou leçon gardez-vous en tête pour la prochaine levée ?
Le capital, c'est sacré. Une levée engendre de nombreuses offres d'investisseurs potentiels intéressés par une prochaine levée de fonds. Il ne faut pas hésiter à multiplier les petites levées pour susciter l'intérêt d'autres investisseurs qui peuvent proposer des services financiers plus adaptés.
Quels sont les axes de développement de Crosscall pour les prochains mois ?
Nous voulons travailler encore notre R&D, notamment grâce à un partenariat avec un industriel. Et encore nous renforcer à l'international, d'abord en Europe et ensuite au-delà.