81 000 euros en 2014 et 275 000 euros en 2015 sur MyMajor Company, 1,5 million d'euros en juillet 2015 auprès d’investisseurs privés, 300 000 euros en 2016 sur Motion Gallery (Japon), puis 2 millions d'euros en juillet 2016 auprès de ses actionnaires historiques, d’organismes bancaires, de compagnies d’assurances, de fonds VC ainsi que plusieurs grands patrons du CAC 40. Wistiki enchaîne les opérations depuis sa création, en 2014, et ne semble pas vouloir s'arrêter là : la startup annonce ce mardi avoir bouclé une nouvelle levée de 2 millions d'euros sur la plateforme Anaxago, auprès de 195 investisseurs privés qui détiennent désormais près de 3% de son capital.
Un succès pas toujours évident à estimer, d'autant plus que la startup a essuyé à ses débuts les critiques de nombreux professionnels des objets connectés, convaincus que le produit ne valait pas son prix. En cause : une communication quelque peu faussée, annonçant un porte clé "connecté" qui, attaché aux produits du quotidien, permettait de retrouver rapidement ceux-ci à l'aide d'une application mobile reliée à sa localisation GPS, sans annoncer par quel moyen celui-ci fonctionnait ni la limite de son utilisation (par Bluetooth). Face à la première version du produit, le Wistiki 1, les utilisateurs de la marque, eux, semblent déçus, multipliant les commentaires négatifs sur les sites de vente tels que Boulanger, cDiscount, Amazon ou Fnac.
Au départ on a eu quelques maladroitesses dans notre communication. On est arrivé sur le marché avec une proposition de valeur très innovante, on voulait faire un GPS en temps réel mais sans GPS à l'intérieur. On a finalement adapté notre communication en fonction des retours que l'on avait. Bruno Lussato, cofondateur de Wistiki
Depuis, Wistiki a misé sur la R&D pour améliorer son produit, mais a également retravaillé sa communication pour finalement annoncer un "petit tracker Bluetooth qui vous permet de retrouver tout ce qui vous tient à coeur", dont "la portée va jusqu'à 100m". En somme, si vous cherchez votre Wistiki à 200 mètres de distance ou plus, celui-ci ne se manifestera pas, mais vous pourrez récupérer la géolocalisation de l'objet perdu si celui ci n'a pas été déplacé, ou compter sur les informations de la communauté Wistiki si celui-ci a changé de place, afin de pouvoir vous en rapprocher et le faire sonner.
Une honnêteté qui a permis à la startup d'attirer parmi ses investisseurs plusieurs personnalités importantes de l'entrepreneuriat français, comme Xavier Niel, Stéphane Richard, Xavier Niel ou encore la famille Bouygues, mais également de séduire le grand public, devenant ainsi l'objet connecté le plus vendu en France en 2015.
Cette nouvelle opération de 2 millions d'euros, qui porte à 4 millions d'euros les fonds levés par la jeune pousse depuis un an, devrait lui permettre d'accélérer son développement à l'international, notamment en répliquant aux États-Unis et en Corée du Sud le modèle qu'elle a instauré au Japon depuis plusieurs mois, pays dans lequel le lancement du Wistiki a démarré cinq fois plus vite qu'en France.
On a ouvert un bureau au Japon, recruté deux natifs, lancé une campagne marketing et de publicité dans le métro à Tokyo. Aujourd'hui, on est présent dans toute la grande distribution là-bas. Bruno Lussato
Un schéma de réussite que la startup s'appliquera à reproduire, en recrutant notamment une dizaine de nouveaux collaborateurs sur les 18 prochains mois. En attendant, Wistiki revendique plusieurs centaines de milliers de produits vendus depuis sa création, ainsi qu'une communauté de 200 000 membres actifs. Son business model, presque entièrement externalisé, devrait lui permettre d'atteindre d'ici très peu de temps son seuil de rentabilité.
Wistiki en quelques chiffres
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