À la veille de la journée de la Femme, Sarah Atkinson, vice-présidente en charge de la Communication et des programmes RSE pour la région EMEA chez CA Technologies, revient dans une tribune sur la place des femmes dans le secteur de la Tech.
Alors que le secteur des nouvelles technologies est synonyme de croissance et d’opportunités, les femmes demeurent toujours minoritaires dans ce secteur. Parmi les plus grandes entreprises de la Tech seulement 21% des postes techniques étaient occupés par des femmes selon une étude de Tech Day. Et la situation ne va pas en s’améliorant. Ce constat appelle de nombreuses initiatives pour rendre le secteur du numérique plus représentatif des femmes, cependant les stéréotypes ont la vie dure.
Un constat sans équivoque
Les inégalités entre les deux sexes se manifestent très tôt et se poursuivent tout au long du parcours scolaires des femmes. A l’école maternelle, certains stéréotypes sont reproduits, sur ce que devrait être les centres d’intérêts des filles et des garçons. Les jeux simulant des activités domestiques sont, par exemple, majoritairement dévolus aux filles, et inscrivent inconsciemment des schémas de pensées aux filles comme aux garçons.
Ce problème persiste dans l’enseignement supérieur, où les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) font l’objet d'un faible engouement de la part des filles. Selon les résultats d'un rapport publié par l’association britannique WISE, les femmes ne représentaient que 14,4 % de l’ensemble des personnes occupant des fonctions dans les domaines STEM. En outre, alors que 38% des start-up sont fondées par des femmes, seulement 2 à 6% obtiennent un financement selon TechDay.
Et dans l’hexagone ? Selon le rapport du ministère de l'Education « Filles et garçons sur le chemin de l'égalité », paru en 2015, si les jeunes françaises ne représentent plus de 41% des effectifs en terminales scientifiques (contre 33% seulement en 1994), elles ne sont plus que 27% à suivre une formation d'ingénieur et 30% en classes ‘prépa’ scientifiques.
Des mesures pour changer l’équation
Depuis quelques années, des mesures sont néanmoins prises. Des changements au niveau des pratiques en début de scolarité sensibilisent les enseignants pour la mise en place d’environnements plus neutres. Des progrès réels sont également accomplis dans les collèges, lycées et universités. Des associations s’efforcent de déployer des campagnes de communication pour augmenter le nombre de femmes travaillant dans des domaines scientifiques.
Des efforts sont menés à tous les niveaux contre l’inégalité des sexes. Dès la maternelle, des professeurs créent un espace de neutralité des activités proposées, indifféremment, aux filles et aux garçons. De plus, en les confrontant à des personnes ayant des « rôles modèles » qui ne correspondent pas traditionnellement à leur sexe, les mentalités pourront évoluer.
Dans les écoles et les lycées, il est nécessaire de favoriser une plus grande sensibilisation chez les moins de 18 ans. En effet, les étudiantes et les femmes doivent prendre conscience de l’importance des matières scientifiques et des opportunités de carrières offertes à l’issue de ces filières. Cela implique d’engager davantage de femmes pour l’enseignement de ces matières, et de s’attaquer aux préjugés.
Dans les entreprises, il faut chercher à comprendre quels sont les mécanismes à l’origine des disparités salariales entre femmes et hommes et s’efforcer de les faire disparaître.
Une autre étape essentielle consiste à s’informer quant à la proportion de femmes qui rejoignent votre entreprise, qui obtiennent une promotion, ou qui s’en vont. Et comme pour n’importe quel objectif, il faut mesurer la progression et mettre les personnes ne parvenant pas à les atteindre devant leurs responsabilités.
Petit à petit, la disparité tendra à s’estomper, pour atteindre un équilibre entre femmes et hommes qui soit juste. Seules les entreprises capables de profiter pleinement de l’ensemble de leurs talents sauront rester compétitives et prospérer.