L’année 2016 vient de se clôturer et il est désormais temps pour la rédaction de Maddyness de faire le bilan. Premier canal de communication pour les jeunes entreprises innovantes françaises, Maddyness souhaite depuis sa création proposer un regard affuté sur l’écosystème startup français. Découvrez ce que nous avons retenu de 2016 grâce à notre bilan annuel qui fait suite à ceux de 2015 et 2014.
Un écosystème toujours aussi sexy…
Tout le monde veut encore et toujours de la startup. Le monde politique, en cette période électorale, prend conscience de l’importance de cet écosystème en termes de développement économique et de création potentielle d’emploi. Le monde médiatique traditionnel (dont La Tribune, Les Echos, Challenges ou encore l’Usine Digitale) sent la tendance et bouleverse les rédactions poussiéreuses, pour faire partie de ce mouvement en intégrant les startups dans leur ligne éditoriale. Pari en passe de réussir pour ces acteurs, qui exécutent avec plus ou moins d’agilité ou de pertinence, afin d’apparaître comme attractif auprès de cette cible en manque de médiatisation (Sommet des Startups par Challenges, Grand Prix des Entrepreneurs de la Tribune, Vivatech pour Les Echos).
Pour autant, il convient de reconnaître que Vivatech a su évangéliser un public qui devient de plus en plus nombreux à s’intéresser aux sujets de technologies, d'innovation et de business dont il est chaque jour question sur notre média. Alors qu’on craignait un « Salon des Entrepreneurs 2.0 », une habile association avec le groupe Publicis a su renforcer la légitimité de cette conférence, dont la seconde édition semble attendue pour transformer l’essai. Les soutiens de 2016 seront-ils au rendez-vous cette année encore ? Techcrunch et Mike Butcher auront-ils toujours les mêmes mots pour décrire ce qu’il se passe en France depuis Londres ?
Pléthore d’événements sont encore à prévoir en 2017. A ce titre et pour démarrer l’année, toute la rédaction vous propose de se retrouver le 17 janvier à la Gaité Lyrique (Paris) pour l’édition annuelle de notre sommet de l’innovation : la Maddy Keynote. Quelques places sont encore disponibles, n’hésitez pas à réserver dès maintenant !
Une production de contenus florissante
Incubateurs, accélérateurs ou encore fonds d’investissement : le nombre d’acteurs se multipliant, ils s’attachent aussi à se faire connaître via la diffusion de contenus (articles, vidéos) ou l’organisation d’événements. Historiquement, TheFamily a beaucoup travaillé ce sujet via sa chaine Youtube « StartupFood », et ses cycles de formation Koudetat ou Lion. Une exécution sans faille qui a pu inspirer d’autres figures qui produisent du contenu pertinent à propos de l’écosystème depuis la plateforme Medium : Daphni, XAnge, Orange DV ou encore Hugues de Braucourt avec VCation. D’autres chaînes Youtube viennent compléter ce panorama, comme celle de Startup Begins ou encore de Maddyness bien sûr !
Autre tendance en matière de contenus, le fleurissement des lieux destinés aux entrepreneurs innovants dans toutes les métropoles FrenchTech. Parfois reliés au dispositif de labellisation thématique, ces lieux sont souvent à dissocier des initiatives privées comme l’expansion des Villages by CA, Schoolab, Le Mixer, Le Cargo, Paris Pionnières ou encore Station F.
A propos de lieu emblématique, une pensée nous vient forcément pour nos amis et lecteurs nantais, dont La Cantine a récemment été la cible d’un incendie. L’équipe, menée par Adrien Poggetti, semble bien partie pour reconstruire un nouvel endroit pour fédérer la NantesTech.
Une FrenchTech de plus en plus reconnue à l’international
500 Startups, TechStars et Y Combinator sélectionnent de plus en plus de dossiers menés par des équipes françaises. Malgré un sursaut il y a quelques mois, l’épisode des Pigeons de 2012 ne semble plus avoir d’impact sur les investisseurs étrangers, ni même sur les structures d’accompagnement. Sur ces sujets, les organismes privés ou semi-privés jouent un rôle fondamental : la Frenchtech, Bpifrance et Business France en première ligne.
Les délégations françaises se multiplient aussi lors des grandes conférences internationales. Présente sur place lors du DLD (Tel Aviv), du WebSummit (Lisbonne), de Slush (Helsinki), du CES (Las Vegas), du SxSW (Austin) et du Mobile World Congress (Barcelone), la rédaction de Maddyness constate un réel engouement pour les frenchies qui exposent ou qui participent aux conférences.
L’émergence de licornes françaises ne fait que renforcer ce sentiment, avec en chefs de file Blablacar, Sigfox, OVH, Webedia qui donnent le tempo à d’autres belles histoires comme Devialet, Content Square ou encore Molotov. D’autres pépites ont fait le choix de la concentration des efforts pour réaliser leurs ambitions : en 2016, c’est notamment le cas de Withings qui a rejoint Nokia ou de Captain Train, qui s’est fait racheter par Trainline.
…mais qui enregistre ses premières baisses de régime
2016 a également été l’année du retour à la réalité. Des startups régulièrement médiatisées ont soudainement été sous le coup d’une mise en liquidation judiciaire. Si Uber pourrait être la prochaine faillite du siècle, c’est le belge Take Eat Easy qui a surpris tout le monde en annonçant subitement l’arrêt de son service pour des raisons financières. En France, Save devrait se relever prochainement de son redressement judiciaire, tout comme Big Moustache qui a tiré la sonnette d’alarme et qui prévoit une belle reprise de son activité.
Contrairement à ces derniers, 2016 a marqué la cessation des activités de TheTops (racheté), ChicTypes et TheAssets. Pour autant, le plus gros « fail » de l’année porte le nom de Viadeo, qui face à Linkedin n’aura pas réussi son pari de connecter tous les professionnels du monde. Viadeo termine l’année en se faisant racheter par Figaro Classified pour moins de 2 millions d’euros.
Cet article est aussi l’occasion pour toute la rédaction de Maddyness de tirer son chapeau à notre confrère Liam Boogar, fondateur de RudeBaguette. Lancé en même temps que Maddyness (à quelques mois d’intervalle), le blog Rude Baguette a toujours eu à cœur de défendre les couleurs de la Frenchtech. Nous lui adressons naturellement nos félicitations pour son nouveau poste : Brand Manager chez Algolia.
1 million, le « nouveau seed »
Notre chronique hebdomadaire MaddyMoney affole les compteurs. Les fonds d’investissements et les Business Angels ont été plus qu’actifs ces 12 derniers mois. Au total, plus de 2 milliards d’euros ont été investis en 2016. Parmi les levées les plus emblématiques, on retiendra celle de Sigfox, Devialet, Wynd, Navya, Drivy ou encore Content Square. Rien qu'à Bordeaux, plus de 60 millions d'euros ont été recensés.
En 2012, lorsque nous avons écrit les premiers articles de Maddyness, les montants communiqués en amorçage étaient de l’ordre de 300 à 600 000 euros. De belles sommes qui sont désormais reléguées au rang de pré-amorçage, étant donné le volume des opérations tournant autour d'1 million d’euros.
Et cette tendance pourrait ne pas s’arrêter étant donné que les fonds d’investissement viennent de boucler leurs nouveaux véhicules. Parmi eux, Partech Ventures (Seed et Growth) ou encore Daphni, Idinvest, Otium.
Certaines mauvaises langues s’élèveront pour dire qu’il y a trop d’argent et qu’il n’est pas forcément entre les bonnes mains. Quoi qu’il en soit, il est certain que le manque de capitaux était l’un des freins soulevés par Emmanuel Macron (alors Ministre de l’Economie) et Axelle Lemaire lors du CES 2015, pour que la France soit un écosystème attractif et compétitif. Nous dirigeons-nous vers une saturation du capital ?
La « fête du Corporate »
Il est évident que les dispositifs d’Open-Innovation se sont multipliés en cette année 2016 (voir notre rubrique #OpenInno). La transformation numérique des organisations est plus que jamais au cœur des stratégies des grands groupes. A cet effet, toutes les entreprises sont en train de recruter des CDO (Chief Digital Officer) et autres évangélistes pour s'aligner sur les startups en matière d'attractivité et performance. Selon l’expression de certains investisseurs, la « fête du corporate » ne fait que commencer.
Il ne faut pas oublier que ce sont d’ailleurs les grands comptes qui financent cet écosystème en étant partie prenante lors de conférences à travers du sponsoring, en créant des accélérateurs thématiques propres à leur feuille de route, et en investissant également via des fonds d’investissement corporate. Mais jusqu'où iront-ils ?
A relire : La Mort de l'Open Innovation est-elle proche ?
Et que va-t-il se passer en 2017 ?
Nous nous sommes prêtés à l’exercice au sein de la rédaction et voici nos modestes prévisions :
- L’innovation et les startups vont être plus que jamais au centre du discours politique.
- De nouvelles lois vont devoir voir le jour pour s'adapter à la nouvelle économie en protégeant les intérêts des différentes parties (citoyens, institutions et entreprises privées) sans pour autant mettre de bâtons dans les roues de l'innovation (comme on a pu le voir avec Heetch ou Uber en 2016).
- L’entrepreneuriat féminin et le hashtag #JamaisSansElles vont croître dans les médias et les conférences
- D'autres exemples de Marketing du Fail seront à dénombrer
En revanche, l’année 2017 devrait apporter plusieurs éléments de réponse aux questions suivantes :
- Devons-nous craindre une saturation des espaces de coworking pour le nombre de startups existantes ?
- Paris a-t-elle vraiment besoin de se comparer à Londres et Berlin ?
- L’Uberisation va-t-elle devenir le fer de lance des partenaires sociaux ?
- Faut-il prévoir l’éclatement d’une micro-bulle dans le monde de l’investissement ? Ou au contraire est-ce par le biais d'ajustements mineurs et d'une santé égale des fonds que l'écosystème va garder le cap ?
- Intelligence Artificielle, blockchain et Chatbot vont-ils devenir la nouvelle norme ?
- La technologie dessine la ville de demain et change drastiquement les choses, mais à quelle échelle le phénomène va-t-il prendre de l'ampleur ?
- Quelles nouveautés nous prépare l’équipe de Maddyness ?
Prêts à découvrir 2017 à travers le prisme des startups et de l’innovation ? Toute la rédaction de Maddyness vous adresse ses meilleurs voeux pour l’année qui arrive. N'hésitez pas à rejoindre notre communauté sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter ou encore Instagram) et notre newsletter (quotidienne et/ou hebdomadaire).