Spécialiste de la levée de fonds,  Chausson Finance organise régulièrement des rencontres autour de personnalités reconnues de la finance et/ou de l’entrepreneuriat. Cette semaine, retrouvez les conseils de  Fabrice Berger-Duquene, ancien directeur général de Webedia, groupe media leader en France et en Europe. Aujourd'hui fondateur de Teeps, un service et une application qui met en relation consommateurs et passionnés qui conseillent et vendent aux particuliers, il livre ses conseils aux entrepreneurs qui se lancent dans l'aventure.

1. Attention au nom choisi pour sa société ou son premier site ou produit

> Un nom est forcément évocateur, notamment et surtout auprès de ses clients potentiels. Il est le premier point de contact avec eux. Charge à l’entrepreneur de bien le choisir, il colle ensuite à la peau …

2. Au début, il est recommandé de s’associer à des partenaires ou marques connus afin de bénéficier de leurs auras

> Pour percer auprès des clients au début, expliquer les autres clients déjà acquis sert l’ »effet domino »

> Il faut aussi particulièrement choyer ces premiers partenaires et clients, car ils sont les meilleurs ambassadeurs pour accrocher les suivants

3. Pour accompagner sa forte croissance, il est important de structurer sa société assez tôt

> La forte croissance peut être entravée sans un minimum d’organisation et process. Par exemple, les recrutements de nouveaux talents ne doit pas reposer sur les seules épaules des managers dans les périodes d’hyper-croissance

> Le CEO smart structurera sa société en amont, notamment aux niveaux CRM / data, RH, administratif & financier. Le risque est bien entendu de le faire trop tôt … tout est question de timing sur ces ressources dont la rentabilité n’est pas immédiatement perceptible

4. Le CRM doit être le cœur « data » de la société (si elle a une activité BtoC ou BtoBtoC)

> L’entrepreneur mettra en place un CRM très en amont dans la vie de sa société

  • La stratégie et les efforts en sales-marketing doivent permettre d’enrichir constamment les datas du CRM…

> … afin de gagner en efficacité par une stratégie ultrafine de segmentation et de marketing automation, notamment pour définir la meilleure période entre deux interactions avec le client. Dans tous les cas il faut collecter la data très en amont, quitte à ne l’utiliser que plus tard.

5. Pour passer efficacement d’une entreprise de 20 à 500 salariés, il faut s’appuyer sur le « middle management »

> Les fondateurs doivent s’entourer de talents possédant de fortes compétences managériales et l’expérience forgée au sein de sociétés en forte croissance

> La qualité du middle management dépend des salaires proposés. Cet investissement doit donc être réalisé sans être trop radin

6. Un « pipe » permanent de potentielles recrues permet de gagner en réactivité

> En cas d’accélération de la courbe de croissance (ou de départ), ce pipe permet d’embaucher vite sans négliger la phase de sélection

7. Le meilleur moment pour lancer son produit ? Quand il est prêt à 70-80%

> Lancer le produit quand il est prêt à 70-80% (et non 100%) permet de le confronter plus rapidement au marché…

> … et la réalité du client est bien souvent différente de celle qui a été imaginée notamment au niveau des features utilisées !

> Pour passer de 80 à 100% de finition, la société devra impliquer ses clients early adopters. Cela se traduira par de nombreux échanges avec eux pour bien comprendre leurs usages du produit

8. Le produit et l’expérience client doivent être conçus pour favoriser le bouche à oreille

> Le bouche à oreille fonctionne dès lors que les clients ont un incentive autre que l’argent à parler et promouvoir un produit auprès de ses proches. Fierté, « points gagnés », les mécanismes sont multiples et devront être appréhendés très tôt par l’entrepreneur dans sa stratégie

9. Restez parano !

> L’entrepreneur doit se remettre en cause régulièrement : toujours penser à ses concurrents qui pourraient faire mieux ou plus vite

> Attention également à la dépendance vis-à-vis d’acteurs prépondérants, et notamment Google et Facebook, qui peuvent changer d’algorithme du jour au lendemain, au détriment de pans entiers d’activité.

10. La réussite d’une opération de croissance externe tient à quelques éléments

> Une acquisition réussie passe par de forts incentives dans la durée en faveur des managers vendeurs. Ils doivent rester « à bord » du projet un certain temps (2-3 ans minimum)

  • Cela requiert également du temps de la part des fondateurs dans le process d’intégration des équipes de la société rachetée

> Attention  également à bien anticiper et prendre en compte les différences de cultures et / ou de rythmes entre les deux entreprises sous peine de déconvenues

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