Le premier semestre de 2016 a été une belle saison pour les exits au-dessus de 100 millions d'euros avec les acquisitions de Capitaine Train, StickyAds et Withings. En effet, ces success story, qui changent le destin d’un entrepreneur (et de ses investisseurs) se produisent encore au compte-goutte. Serena Capital s'est demandé ce qu’avaient ces histoires hors du commun… en commun.
Serena Capital a listé de la façon la plus exhaustive possible les histoires à plus de 100 millions d’euros, et scruté les profils des dirigeants pour essayer de trouver des facteurs communs.
Quelles sont ces success stories ?
Au total, 19 acquisitions depuis 2004 qui répondent à ces critères, et dont les termes étaient suffisamment publics ou connus de la place pour pouvoir s’assurer de leur validité.
A ces 19 acquisitions, il faut ajouter 13 « mini-licornes » dont la valorisation privée a dépassé 100 millions d'euros (encore une fois, cette liste est réalisée à partir des données publiques et est probablement un peu plus longue)
Et il y en a de plus en plus !
Les ingrédients de ces success stories
- Sur cette trentaine de success stories, 60% sont des business B2C. Plus intéressant, parmi les 40% restantes (B2B), 2/3 sont des sociétés dont la valeur est basée sur une expertise algorithmique ou data (une conséquence de la tradition d’excellence mathématique française ?) comme Aldebaran, Exalead, ou Criteo.
- En moyenne, entre la création de la société et l’événement (levée de fonds ou acquisition) ayant valorisé la société à plus de 100M€, il s’écoule 6 à 10 ans
- Les périodes « down » en terme de cycle d’investissement sont propices à la création de ces belles histoires, avec de très bonnes années pour 2000 et 2001 (post bubble), ou 2009 (crise des subprime). Faut-il s’attendre à des réussites sur les millésimes 2011-2012 (crise grecque) ?
Leurs fondateurs
S’il paraît compliqué de prédire les success stories, leurs équipes partagent certaines caractéristiques. 72% des CEO de startups valorisées plus de 100m€ sont des repeat entrepreneur dont c’est la seconde (ou plus) expérience de création de société. Plus largement parmi l’ensemble des fondateurs, 2/3 n’en sont plus à leur première expérience entrepreneuriale. A l’inverse, les carrières traditionnellement jugées « d’excellence » comme la banque d’affaires ou le conseil en stratégie sont très peu représentées parmi les background des fondateurs de success stories avec respectivement 1.5% et 16% de prévalence parmi l’ensemble des fondateurs.
Du côté des études, certaines écoles sortent du lot : en haut du podium HEC a produit au moins 5 CEO-fondateurs de success stories (Priceminister, La Fourchette, Empruntis, Photoways, Spartoo…), Centrale Paris suit avec 3 puis l’X avec 2.
Les hautes écoles sont d’ailleurs sur-représentées. Encore une preuve de l’élitisme à la française ?
Enfin, ces fondateurs semblent choisir deux périodes précises de la vie pour amorcer leur belle histoire : à 30 ans (après une première histoire entrepreneuriale réussie ?) et 40 ans (après une première partie de carrière).
Leurs acquéreurs
Leçon difficile s’il en est, 72% des acquisitions de plus de 100m€ sont le fait d’acteurs internationaux. Les grands groupes français semblent encore peu tentés par le M&A venture… Cause ou conséquence, 50% des success stories avaient accueilli à leur capital un fonds étranger (anglo saxon ou américain) pour arriver à ce résultat.
Une tendance qui s’accélère avec l’appétit des américains pour les pépites françaises…
Prochaine étape pour le (jeune) écosystème français : laisser grandir ses startups, et leur donner les moyens de conquérir le monde ?
Retrouvez l'article original de Serena Capital ici.