Le 29 septembre prochain se tiendra la quatrième édition du France Digitale Day, la grande messe des acteurs du numérique et de l’entrepreneuriat. L’occasion pour Maddyness de revenir avec Marie Ekeland sur le rôle de l’association France Digitale, ses actions, ses succès, mais aussi ses objectifs pour l’avenir.
Après sa Battle for Greatness de l’an dernier, qui avait rassemblé plus de 2 000 visiteurs et 70 speakers, le France Digitale Day revient cette année avec une nouvelle thématique : WTF - What The Future ?. L’événement, dont la vocation est de rassembler et faire échanger durant une journée les acteurs clés de l’écosystème numérique et entrepreneurial français, se tiendra pour sa quatrième édition à la Grande Halle de la Villette, un espace de 3 500m2 en plein coeur de Paris.
À cette occasion, Marie Ekeland, cofondatrice de France Digitale, est revenue pour Maddyness sur l’ambition de ce rassemblement, mais également sur le rôle de l’association France Digitale, créée en 2012 et qui, à quelques mois de l’élection présidentielle, compte bien par son événement impacter l’ensemble des programmes des candidats de 2017.
Quelles étaient les ambitions de France Digitale, lors de sa création en 2012 ?
On a monté France Digitale en 2012 pour deux grandes raisons. La première, c'est que lorsqu'on regardait les débats économiques autour de la présidentielle de l'époque, ont remarquait qu'il n'était sujet que de Florange. Le débat c'était vraiment « comment faire durer le passé le plus longtemps possible », bien loin d'être tourné vers l'avenir et le secteur du numérique, où son énergie, sa dynamique de croissance, son potentiel de création à la fois d'emploi et de valeur étaient complètement occultés.
On s'est alors dit qu'il était essentiel que des personnalités du numérique, qui sont quotidiennement au cœur de cette dynamique là, puissent faire comprendre que le numérique peut-être l'un des piliers de la reconstruction économique française. La première brique de notre action a donc été de remettre le futur au cœur des débats. Et pour ça, il fallait restaurer un chemin de croissance pour toutes les jeunes entreprises, en s’attaquant à chacun des points de friction comme par exemple l'emploi et la fiscalité, pour essayer de comprendre quels sont les freins à la croissance aujourd’hui et y remédier petit à petit.
Quel actions avez-vous dû mener auprès des pouvoirs publics ?
Toute la politique économique française a plutôt été dessinée historiquement pour favoriser un tissus de PME familiales et de grands groupes mais pas pour des startups. Nous veillons ainsi à ce que l’environnement puisse accompagner le développement des jeunes pousses du numérique, de l’entrepreneuriat au sens large, en France et à l’international.
Les règles et les caractéristiques de ces nouvelles entreprises étaient jusqu'ici méconnues. Il a fallu faire tout un travail de pédagogie, qui s’est beaucoup appuyé sur des données, pour faire prendre conscience de la spécificité de ce type d’entreprise et ainsi faire évoluer le cadre réglementaire pour qu’il s’adapte et qu’il encourage leur création et leur croissance. On a ainsi publié beaucoup d'études, de livres blancs, et mené des actions terrain pour créer un environnement favorable, ou du moins neutre, au développement de l'entrepreneuriat.
Aujourd’hui, l'association est considérée comme un interlocuteur de confiance auprès des pouvoirs publics, pour arriver à faire comprendre la problématique des entrepreneurs du numérique et ce qu’il serait intéressant de mettre en place pour les accompagner. Lorsqu'on a compris que le secteur public méconnaissait le milieu des startups, on a du leur montrer de manière très pragmatique que les entreprises du numérique n’ont pour la plupart jamais versé de dividendes à leurs actionnaires, parce que leur objectif est de grandir, pour que sa valeur elle-même grandisse. On est vraiment sur un modèle de partage de risques et de création de valeur. C’est très nouveau tout cela et ça a demandé beaucoup d'éducation auprès des instances publiques, pour qu'elles adaptent leurs propositions de lois par exemple.
France Digitale a-t-elle atteint aujourd'hui ses objectifs ?
Certains objectifs ont été atteints, heureusement, mais de nombreux chantiers sont en cours. Ce qui a vraiment fonctionné c’est de mettre au coeur du débat économique l’entrepreneuriat et l’innovation numérique. C’est impensable aujourd’hui de parler d’économie sans parler de numérique. On ne peux plus faire abstraction de ça.
Dans le cadre des assises de l’entrepreneuriat, on a mis en place une véritable refonte du régime des plues values de cession, mais aussi la création du PEA-PME qui venait de cette idée que lorsqu’on joue un rôle de croissance, on a besoin de capital, car la rentabilité vient plus tard. Les entreprises du numérique vont beaucoup investir au départ, dans leurs produits, leur commercialisation, ou encore l’acquisition de parts de marché, et la profitabilité va être atteinte beaucoup plus tard que dans un circuit dit "historique". Par conséquent, le financement est un point clé dans leurs perspectives de développement, et le rôle du PEA-PME est de pouvoir mobiliser l’épargne des Français pour financer cette transformation de l’économie vers cette nouvelle révolution industrielle.
On a une action qui est vraiment tournée autour de la création d’un environnement capable de financer et de supporter toutes ces entreprises la, et d’inciter les acteurs de ces entreprises à être tournés vers l’évolution de l’écosystème, notamment en réinvestissant.
L’une des grands sujets également, c’est de construire des rôles modèles. Il n'y a pas que l'environnement qui est important, il y a aussi ses acteurs. On a besoin d'une dynamique dans laquelle les gens qui réussissent donnent envie aux autres. On avait déjà des exemples de succès comme Xavier Niel, mais c'est souvent des champions nationaux. Les licornes françaises ont vraiment apporté une dimension internationale à l'écosystème français, à l'image de Criteo ou BlaBlaCar, qui ont véritablement permis de pousser encore plus le secteur.
Quel est le rôle du France Digitale Day ? A quoi doit-on s’attendre pour cette quatrième édition ?
Notre spécificité chez France Digitale, c’est cette réelle parité entre entrepreneurs et investisseurs, dans toutes les instances de l’organisation. La raison de ce choix, c’est de pouvoir prendre des décisions qui conviendront aux deux parties de l’écosystème. Ça c’est révélé être un mode de fonctionnement très enrichissant, notamment lors des prises de décision en interne ou les angles de vue différents des entrepreneurs et investisseurs se complétaient et permettaient de trouver des solutions solides.
Et c'est exactement ce que l'on a voulu reproduire lors du France Digitale Day. C’est vraiment le point le rendez-vous annuel de l’écosystème, et surtout entre investisseurs et entrepreneurs. Son objectif, c’est vraiment de faire un bilan de ce qui a été fait, et de ce qui reste à faire pour construire l’écosystème.
On y discute de tous les grands sujets qui nous ont porté toute l’année, mais cette quatrième édition va être particulière car nous ne pouvions pas passer à côté des enjeux de la campagne présidentielle. Le grand projet de cette édition WTF-What The Future, c’est donc de mettre au coeur de la campagne présidentielle de 2017 les sujets du numérique et de l’entrepreneuriat.
Les quatre thématiques qui ont été choisies sont ainsi issues d’une grande consultation d'entrepreneurs et d'investisseurs, réalisée dans plusieurs villes françaises comme Rennes, Lille, Aix en Provence, Grenoble et Montpellier mais aussi à Londres, New-York et San Francisco. Et c'est finalement le travail, l’éducation, le financement et l’Humain qui ont été choisis comme sujets centraux des discutions du France Digitale Day.
Retrouvez l'intégralité du programme du France Digitale Day sur le site de l'événement, et profitez du code promo Maddyness@FDDAY pour vous y inscrire et bénéficier d’une réduction de -25 % sur le billet full price (470,94 €). Promotion valable jusqu'au 28 septembre 2016, uniquement pour les personnes qui ne sont pas membres de France Digitale.