Les PME françaises sont-elles en bonne santé ? Bpifrance Le Lab dévoile les résultats de sa 63e enquête sur leur situation au premier semestre 2016. Des résultats qui prouvent, une fois de plus, que la France n'a pas à rougir de sa situation sur la scène entrepreneuriale européenne.
Comme chaque semestre, Bpifrance Le Lab publie une enquête sur la situation des PME françaises. Celle-ci, qui s’appuie sur un échantillon de 4 420 réponses d'entreprises de 1 à 249 salariés, révèle pour sa 63e édition que les PME confirment leur très bonne forme au premier semestre 2016, après une amélioration significative de leurs résultats au second semestre 2015.
L’activité, les embauches et l’investissement au beau fixe
Premier enseignement : l'accélération de l’activité et de l’emploi des PME au premier semestre n'a pas été aussi importante depuis 2011. Alors que 33% des dirigeants estimaient six mois auparavant que leur chiffre d’affaires 2015 était en baisse, seulement 22% font ce constat pour 2016. 35% anticipent de leur côté une hausse de leur chiffre d'affaires.
Une opinion sur leur activité qui pousse les entreprises à recruter davantage. 21 % des PME ont accéléré leurs recrutements tandis que 16 % les ont réduits, soit un solde d’évolution de l’emploi de +5, après un timide +2 en 2015.
Et ce sont les PME des services qui en profitent le plus. Alors que le secteur des services aux entreprises affichait +13 de croissance en mai 2015, il passe cette fois à +22. Plus marquant encore, l'indicateur des services aux particuliers passe à +27 après -5 un an plus tôt. Un rebond qui s'explique avant tout par le renforcement du marché intérieur et de la vigueur de la consommation de ménages.
Un redressement plus faible dans les secteurs de l’industrie et du commerce, avec respectivement +8 et +4, et encore plus délicat dans la construction (-11) et le tourisme (-5).
Les finances dans le vert, sauf dans le tourisme et la construction
Cela fait maintenant cinq ans que la situation de trésorerie des PME se porte mieux, évoluant cette fois même encore de 3 points par rapport à novembre 2015, à -18, ce qui le situe à 2 points au-dessus de sa moyenne sur vingt ans et presque à son niveau d’avant crise. Des trésoreries qui sont estimées plus serrées que la moyenne des PME par les TPE (- 22) et beaucoup plus aisées par les entreprises de 100 à moins de 250 salariés (-3).
Une situation également plus facile dans le secteur des services aux entreprises, (-11), le commerce de gros (-14) et l’industrie (-15), mais bien plus tendue, une fois de plus, dans le tourisme (-39) et la construction (- 33).
Une amélioration dans les finances qui poussent près d'une PME sur deux à prévoir de réaliser au moins un investissement dans l’année, en progression de 2% mais encore en dessous de la proportion moyenne de 60%, avant la crise de 2008. Le secteur des transports, des services aux entreprises et de l’industrie sont les plus visés par des investissements, contrairement à ceux du tourisme et de la construction, respectivement en baisse de 12 et 15 points.
Et après ?
Si l'on sait donc que les PME poursuivent le redressement de leur situation amorcé depuis plusieurs mois, tant dans leur activité, que dans le recrutement et dans les actions financières, Bpifrance précise cependant que le Brexit pourrait avoir des conséquences importantes sur la situation économique française et remettre en cause les résultats affichés ces derniers mois.
En attendant, les PME profitent d'un coût de crédit extrêmement bas couplé à une hausse de leur rentabilité. Deux ingrédients qui leur permettent d'envisager le second semestre 2016 sereinement, et en particulier au niveau des carnets de commandes, attendus en hausse de 6 points, le plus élevé depuis 2011, mais également sur les recrutements, avec un indicateur prévisionnel à 18 mois en progression de 14 points contre 10 points un an plus tôt.