Business France dévoile un rapport sur la place qu'entretient la FrenchTech dans l'économie numérique mondiale. Si dans l'ensemble la France se situe parmi les marchés les plus confortables pour les jeunes pousses, des efforts restent à accomplir en termes de législation et d'éducation du grand public.
Chaque année, Business France publie l’analyse du positionnement de la France, en matière d'attractivité, dans les classements internationaux. Pour la première fois, l'agence publique dédiée à l'attractivité de l'économie française s'est penché cette année sur le positionnement de l’écosystème French Tech face à ses concurrents européens.
Cette analyse de 44 pages, basée sur six enquêtes internationales réalisées entre 2015 et 2016, dévoile ainsi bon nombre de données sur la situation de l'Hexagone, ses forces et ses faiblesses. Des résultats qui peuvent amener des pistes de réflexion sérieuses pour bon nombre d'acteurs de l'économie numérique.
Paris, un bon environnement pour les startups ?
Et parmi ces données, on retrouve en premier lieu les résultats de l’European Digital City Index, qui étudie les 35 villes européennes les mieux adaptées à l'évolution des jeunes pousses du numérique, a travers 38 indicateurs technologiques, mais aussi politiques, économiques et sociaux-culturels.
Celui-ci révèle ainsi que la ville de Paris se positionne au 6ème rang européen parmi les 35 villes offrant le meilleur environnement pour les startups, derrière Londres, Amsterdam et Stockholm, trio de tête de ce classement, et devant Berlin.
Une position qui s'explique par ses bons résultats concernant l'accès au capital puisque l'Hexagone se classe second dans cette section avec un total d’environ 2,35 milliards d’euros levés depuis 2005, devançant toutes les villes du classement pour les levées de fonds en phase d’amorçage et se situant en seconde position pour la phase de post-création et pour le crowdfunding, derrière Londres.
La ville, qui se distingue également par les externalités en connaissances, la qualité de ses infrastructures numériques et de transport, la culture entrepreneuriale des startups, mais également par sa main d’œuvre qualifiée, perd cependant beaucoup de points concernant sa qualité de vie (28e), comprenant le coût de la vie, de la location de bureaux, mais aussi le coût du travail. Enfin, la capitale est 32e dans la catégorie « marché », notamment à cause d’une faible croissance des transactions en ligne.
Environnement entrepreneurial : La France plus mature que l’Allemagne
Si, sans surprises, les États-Unis, le Canada et l’Australie trustent les trois premières places du classement des pays proposant un environnement propice à l’entrepreneuriat, la France s’offre cette année une belle dixième place, juste derrière le Royaume-Uni (9e) et devant l’Allemagne (14e).
Une remontée de deux places en un an qui s’explique par la facilité de l’Hexagone à créer de nouvelles technologies, mais également par ses capacités d’absorption technologique, et son ouverture à l’international.
Malgré cela, la perception des Français vis-à-vis de l’entrepreneuriat reste un frein majeur au développement d’un environnement propice, classant le pays à la douzième place européenne du sous-indice attitude entrepreneuriale, bien derrière le Royaume-Uni (5e) et l’Allemagne (10e). Une difficulté qui entrave la croissance des jeunes pousses françaises, notamment en comparaison avec leurs homologues américaines.
Des politiques de soutien performantes
Paris ferait également partie des villes ayant mis en place les politiques publiques de soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation les plus performantes, aux côtés de San-Francisco, New York et Londres. C'est en tout cas ce qu'annonce le rapport City Initiatives for Technology, Innovation and Entrepreneurship, qui met particulièrement en évidence les efforts réalisés par la métropole française en matière d’infrastructures d’accueil pour les startups, de connectivité et d’intégration du numérique.
La capitale, qui se classe ainsi dans le groupe des villes leader pour les trois domaines de capacité d’accueil des startups, d’investissement dans l’innovation et de connectivité, est également mise en avant pour son rapport avec l'innovation et sa capacité à faire émerger des solutions innovantes, mais également pour ses efforts en matière de digitalisation des services publics et de dialogue citoyen.
Le rapport pointe en revanche du doigt la difficulté de la ville à faire appliquer et évoluer la législation en réponse à l’émergence de nouvelles formes d’entreprise, mais aussi son retard en matière de gestion des données, malgré la récente mise en place d'un projet d'ouverture des données publiques par le gouvernement français, et cela dans une volonté de transparence de la part de l'État.
Plus d’un cinquième des opérations en capital risque européennes hébergées en France
L'investissement en capital risque mondial a atteint 42 milliards de dollars en 2012, répartis dans plus de 150 métropoles. C'est ce que révèle le rapport Rise of the Global Startup City. Si dix villes recensent plus de la moitié des investissements en capital-risque, principalement recensées aux États-Unis, on retrouve Paris à la deuxième place des capitale européenne du capital risque avec près de 450 millions de dollars levés en 2012, bien loin derrière Londres et ses 842 millions de dollars levés sur la même période, mais surtout devant les métropoles allemandes.
Pourtant, le rapport précise que Paris, proportionnellement à son poids économique et la taille de sa population, ressort moins attractive pour les investisseurs en capital-risque que d’autres métropoles européennes comme Copenhague, Genève ou encore Edimbourg, trio de tête du classement européen en termes d’investissement en capital-risque par habitant. La capitale française sort ainsi du top 10 tandis que Londres, pour sa part, se classe 9e.