Ambassadrice 2016 de l'événement Jeunes Femmes et Numérique, Camille Rumani revient sur l'aventure VizEat. La startup, qui met en lien tables d'hôtes et voyageurs, a connu un développement fulgurant en moins de deux ans et entend rassembler 100 000 hôtes d'ici 2017. Savoureux !
En 2014, diplôme d'une école de commerce en poche, Camille Rumani co-fonde VizEat, plateforme de mise en relation de cuistos passionnés et de voyageurs affamés. L'idée étant de les réunir autour de la table, avec en filigrane une conception certaine du partage chaleureux et convivial. Alors qu'elle est de retour d'un stage de six mois à Pékin, elle évoque ses tribulations asiatiques avec son futur associé, Jean-Michel Petit, lui aussi féru de voyages. Tous deux en arrivent à la même conclusion : quel que soit le pays visité, c'est bien souvent les rencontres autour d'un repas qui restent les plus mémorables. La cuisine, comme porte d'entrée savoureuse vers toutes les cultures. « La table est le meilleur réseau social qui soit, tranche Camille Rumani. A condition, bien sûr, que les gens aient l'opportunité de s'y retrouver. Il y a ce paradoxe incroyable de ces grandes mégalopoles à travers le monde, peuplées de millions d'habitants mais qui ne se rencontrent jamais. » Un vide social qu'entend alors combler VizEat en mettant en relation tables de particuliers et visiteurs gourmands.
Travail de fond
Après deux ans à peine d'existence, la startup compte 17 000 hôtes dans une centaine de pays. Mais si l'idée providentielle a clairement contribué au succès de l'entreprise, la levée d'un million d'euros opérée auprès d'un fonds d'investissement britannique dès le début de l'aventure a décuplé le potentiel de croissance. Derrière cette bonne opération, Jean-Michel Petit, cofondateur et lui même directeur d'un fonds d'investissement... outremanche. En septembre 2014, une fois les études de marché validées et le financement en poche, la startup est sur les rails. « Mais tout ne s'est pas fait en un jour, aime à rappeler Camille Rumani. On a parfois cette idée que dans le numérique, tout est rapide, facile. En réalité, il y a derrière le développement de VizEat un énorme travail de fond. Il a fallu aller chercher nos hôtes un par un au début, pour bâtir des communautés par pays. »
Un accueil à la carte
L'équipe, elle aussi, s'est étoffée avec désormais 15 salariés répartis entre le siège parisien et un bureau à Barcelone. « Nous comptons également un country manager pour chaque marché développé », poursuit la jeune femme. Si la France, l'Espagne et l'Italie restent les pays où VizEat est le mieux implanté, « il a fallu là aussi convaincre. En Asie, ouvrir sa table se fait de façon assez naturelle, mais en France, c'est traditionnellement les amis et la famille que l'on réunit autour d'un bon repas. » Un peu moins les parfaits inconnus. Reste que l'hôte accueille ses visiteurs à la carte : il communique via VizEat le menu qu'il propose, à quel moment, et à un tarif qu'il fixe lui-même. Et libre à lui de faire le choix entre ceux qui goûteront effectivement à ses talents de cuisinier. Car plus qu'une rencontre, VizEat offre à ses usagers, une véritable « expérience ». Souvent qualifiée de « Airbnb de la table d'hôtes », la DG n'est pas fan de cette étiquette. « Parce que nous proposons bien plus qu'une mise en relation. On parle ici d'échange, de découverte, de sociabilité. » Et d'une faim jamais rassasiée pour la startup qui est en pleine levée de fonds pour développer sa présence sur 10 nouvelles villes en Europe et passer le cap des 100 000 hôtes à l'aube de 2017. Vous en reprendrez bien un peu ?
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