EY dévoile en avant-première son nouveau baromètre de l'attractivité de la France. Si la performance de l'Hexagone profitait d'une forte progression en 2014, les résultats annoncent cette année un retard vis à vis des autres pays européens malgré des secteurs comme le numérique et le tertiaire, moteurs de l’investissement étranger.

La France, moteur d'attractivité pour l'Europe ? Pas vraiment, selon la dernière édition du baromètre EY de l'attractivité. Alors que de nombreuses actions sont mises en place pour en faire un modèle d'attractivité et que les résultats commençaient à payer en 2014, l'Hexagone peinerait désormais à suivre le mouvement européen. 

Du mieux pour l’Europe, du moins bon pour la France

L’Europe profite en effet aujourd’hui d’une très bonne dynamique, avec 14% de projets supplémentaires financés en 2015 pour un nombre record de 5089 implantations internationales et de 217 696 nouveaux emplois. Et les causes de ce renouveau se trouvent en particulier, selon EY, du côté de la baisse des prix du pétrole, de la quasi parité euro-dollar ou encore des conditions macroéconomiques, budgétaires et financières améliorées dans la zone euro.

Une dynamique qui profite sans surprise à la majorité des pays européens. Pourtant, si ses homologues Anglais et Allemands voient leurs nombres d’investissements bondir, passant même de 887 à 1065 projets pour le premier, la France, elle, n’arrive pas à suivre le rythme européen. L’Hexagone voit ainsi son nombre d’investissements diminuer de 2% en 2015, avec 598 projets annoncés contre 608 en 2014.

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Côté emploi, la France profite en revanche d’un regain de forme en 2015, avec 13 639 emplois créés par ces projets, contre 12 579 entre 2014. Un chiffre qui reste cependant à relativiser par rapport à la dynamique européenne (+17%).

Des investisseurs plutôt frileux

80% des dirigeants et décideurs disent aujourd'hui être « plutôt » ou « très satisfaits » de la France. C'est 12% de plus que l'an passé, signe d'un retour à la confiance. Pourtant, cela ne semble pas suffisant aux yeux des investisseurs, qui pour la majorité n'envisagent pas de projets en France en 2016. Si 35% avaient des perspectives d'implantation à 1 an en 2016, ils ne sont désormais que 24%.

En cause : une fiscalité pas ou peu attractive pour 72% des décideurs internationaux, ainsi qu'un niveau de charges sociales élevé pour 73% d’entre eux. Sont également cités la flexibilité du droit du travail, la clarté de l'environnement politique ainsi que la stabilité du climat social. 

A l'inverse, la France représente le premier pays d'accueil européen des sites de production industrielle, puisqu'elle comptait 212 implantations à son actif sur l'année 2015, soit plus que le Royaume-Uni (183) et l’Allemagne (142), et ce dans de nombreux secteurs comme l’automobile, la chimie, l’agroalimentaire, l’équipement industriel, mais aussi l’énergie ou l’aéronautique. Des investissements qui représentent avant tout des extensions de sociétés étrangères existantes, comme  le groupe londonien GlaxoSmithKline ou le spécialiste des préparations pharmaceutiques américain Patheon.

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Le numérique et le tertiaire, moteurs de l’investissement étranger

Avec respectivement 73 et 50 projets d'investissements, le numérique et les services aux entreprises représentent aujourd'hui 20% du total des implantations internationales en France en 2015. Derrière ces deux secteurs, on retrouve également l'équipement, la chimie mais aussi l'agroalimentaire, avec 5% des implantations internationales sur l'année. 

Si la France se situe une fois de plus derrière ses homologues Anglais et Allemands en ce qui concerne l'accueil des projets de centres de R&D, elle se place tout de même au 5e rang mondial avec deux fois plus de centres R&D accueillis en un an (45 centres en 2015 contre 27 en 2014). Une accélération due en partie à la reconnaissance des décideurs internationaux en ce qui concerne sa capacité d'innovation et de recherche (37%), mais aussi son rayonnement touristique (31%) et ses spécificités sectorielles fortes (30%).

Enfin, la ville de Paris est citée en cinquième position des métropoles en capacité de produire le prochain Google, derrière la Silicon Valley, New York, Shanghai et Londres. 

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