Links & Go permet aux voyagistes d'offrir à leur client un outil qui permet de "briser la glace" avant un voyage en groupe. La plateforme permet en effet aux futurs voyageurs de savoir qui participe au même voyage et donc de se mettre en relation avec de futurs compagnons de route (ou de farniente). Mathieu Lemonnier, CEO de Links & Go, nous en dit plus sur la création de sa société.
L'équipe de Links & Go se compose de trois personnes aux parcours très différents : Jean François, CTO, qui a toujours travaillé dans le développement technique web et qui a mené des équipes en agence. Il est à l'initiative de bons nombres de jeux et sites communautaires. Céline, directrice artistique et marketing, qui travaillait comme freelance design et directrice artistique. Mathieu, CEO, anciennement responsable des ventes dans une startup de l'IoT (industrie).
Quel est votre constat de départ ?
Plus jeune, j'ai été un client régulier de l'UCPA pour des colonies de vacances et séjours sportifs. Partant seul, j'avais systématiquement une appréhension sur les personnes que j'allais rencontrer et avec qui j'allais partager la chambre et les activités. J'ai également fait ce constat en club ado, plus tard lors de séjours d'aventure et lors de mon expérience étudiante Erasmus. À part quelques forums et groupes sur Facebook, il n'existe encore aujourd'hui rien qui permet de répondre à ce besoin social.
Quelle est votre solution ?
La plateforme Links & Go s'adresse aux participants d'un même séjour. L'idée, c'est de voir les autres participants et de pouvoir échanger avant de partir en voyage. Pour l'utilisateur, l'outil permet d'assurer une meilleure cohésion de groupe et de commencer ses vacances avant le départ, entre la réservation et le jour J si l'on visualise le parcours client. Nous nous positionnons en fait comme un facilitateur de rencontres, pour rompre la glace grâce au digital. Aujourd'hui, même si les utilisateurs peuvent accéder à la plateforme avant, pendant et après, c'est l'amont du séjour qui capitalise l'essentiel des activités : voir le profil des participants, organiser des apéros, savoir si le départ est garanti, partager des conseils et les photos, proposer de venir ensemble et mieux se connaitre.
Quel est votre business model ?
Nous adressons notre offre aux voyagistes qui favorisent l'aspect communautaire. Pour la marque qui dispose d'espaces dédiés, notre rémunération dépend du nombre de séjours et de clients. Bien sûr, les équipes de community management et service clients peuvent jouer un rôle pour fédérer, animer et répondre aux questions de leurs communautés. Nos interlocuteurs s'attaquent à leur transformation digitale et nous sommes un partenaire avec des outils digitaux mais surtout sociaux. Notre plateforme et outils sont exempts de toute publicité et nous ne revendons pas les données utilisateurs puisque c'est le voyagiste qui investit pour la satisfaction et la fidélisation de ses clients et prospects.
Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startuper ?
Chaque semaine, des utilisateurs se mettent à côté dans le train ou l'avion, partagent du matériel ou des frais, leurs bons plans, leurs expériences avec la marque, etc. Nous nous apercevons aussi que beaucoup de couples autour de nous se sont rencontrés lors de leurs vacances. Nous partagerons bientôt plus d'anecdotes ! Des voyageurs qui ont utilisé la plateforme nous recommandent aussi régulièrement auprès d'autres organismes.
Quelle a été votre plus grosse galère ?
En France, malgré la mode actuelle pour les startups et la transformation digitale de nombreux business, il n'est jamais évident de collaborer avec de grands organismes qui sont souvent longs à se décider. Les associations du tourisme ont peu de moyen et beaucoup de grandes sociétés manquent encore de ressources pour appréhender et mesurer les bénéfices.
Recherchez-vous actuellement des fonds ?
Nous fonctionnons grâce au financement de clients (mise à disposition du site à leur marque et développement d'outils ou modules dédiés) et avons commencé avec 30 000 euros de fonds propres. Pour accélérer notre croissance, notamment en termes de force de développement et force commerciale, nous pourrions avoir besoin d'une enveloppe de 220 000 euros. Nous sommes déjà en discussions avancées avec le pôle tourisme/loisir de Bpifrance et des fonds d'amorçage. Nous sommes ouverts à d'autres propositions : partenariat, board, co-investissement, etc...
Une actualité particulière à mettre en avant ?
Après avoir signé avec l'UCPA un premier partenariat commercial en février 2015, nous ouvrons l'outil à d'autres niches du tourisme telles que les colonies de vacances, les séjours linguistiques, les séjours d'aventures et sportifs, les clubs et campings de vacances et les croisières. Pour l'UCPA, l'enjeu principal est de remplacer le forum et renforcer d'avantage l'aspect communautaire.