A l’heure ou la rapidité de penser, de prototyper et d’industrialiser est clé dans l’industrie, quelle place pour l’open innovation ? Nous avons échangé avec Jean-Louis Liévin, cofondateur de la plateforme d’open innovation ideXlab.
Nos grandes entreprises n'innovent plus seules depuis bien longtemps. L'époque de l'entreprise verticale est totalement révolue. Il s’agit d’une question de rythme et d'agilité, car les entreprises qui veulent rester compétitives doivent être en réseau, saisir les opportunités que les technologies de l'information et de la communication leur offrent. Il leur faut comprendre et s'adopter à ces nouvelles méthodes et outils pour entrer sans embuche dans l’ère du numérique.
Evidemment, cela demande de s’entourer de profils aux idées complémentaires. Difficile d’y parvenir uniquement en interne, quand les collaborateurs sont en grande majorité formatés ou du moins acclimatés. Ce problème, le fleuron Airbus Defense and Space le vie au quotidien. En effet, la société a de multiples projets innovants qui nécessitent des technologies très variées. Son enjeu de compétitivité consiste ainsi à explorer rapidement des pistes innovantes pour les valider ou les abandonner. Il convient ensuite, pour les pistes retenues, de trouver rapidement des partenaires technologiques très spécialisés pour les mettre en œuvre. C’est là qu’intervient ideXlab.
Aller chercher l'idée là où on ne l'attend pas forcément
La plateforme d'ideXlab choisie par l’industriel lui permet de réaliser très rapidement des états de l'art sur toutes ses problématiques et d'identifier des experts – individus ou sociétés – qui peuvent y répondre et être contactés pour nouer un partenariat.
« iIdeXlab propose une assistance méthodologique pour établir l'état de la technologie, bien spécifier les questions à poser aux experts et les identifier a priori, tout en respectant l'anonymat de la société Airbus Defense and Space aussi longtemps que nécessaire », explique Jean-Louis Liévin, cofondateur d'ideXlab.
Vous l’aurez compris, l'enjeu d'une telle collaboration est d'innover plus rapidement, en explorant des solutions plus créatives.
« Une des sociétés trouvées aux Etats-Unis, a permis un prototypage rapide permettant en quelques mois d’infléchir des décisions produit », affirme Jean-Louis Liévin
En outre, ce type de collaboration envoie un message fort au marché et à l'écosystème d'Airbus Defense and Space sur sa capacité à saisir les opportunités technologiques qui se présentent, rentrant dans une logique d'Open Innovation.
Ces nouvelles pratiques doivent venir aussi bien de la Direction Générale qui doit les encourager et communiquer auprès des employés, que d'initiatives terrain. Les initiatives terrain, outre leurs retours sur investissement rapides, ont une force d'exemple et d'entraînement. C'est pour cela que la collaboration d'ideXlab avec Airbus DS était importante, pour le groupe comme pour la plateforme.
En conclusion, les données chiffrées sont confidentielles, mais des recherches ont été menées sur les multiples sujets (sécurité informatique, interfaces haptiques, nanoparticules, etc.) en moins d'un mois et demi, pendant les vacances d'été, là où ce type de projet peut prendre facilement plus de six mois. Réduire de six mois le délai d'un choix technologique ou d'un choix de partenaire a un effet de levier drastique sur les marges d'un produit et la mise sur le marché. Sans parler de l'identification de solutions qui n'avaient pas été envisagées au départ.