Les premiers jours du festival francilien Futur en Seine ont drainé des milliers de professionnels de l’innovation. C’est notamment le cas de Françoise Mercadal-Delasalles, Directrice des Ressources et de l’Innovation de Société Générale depuis 2009, que la rédaction a eu l’opportunité de rencontrer. Une interview menée juste après son intervention en table-ronde sur l’Innovation Managériale, thème de cet entretien.


Que signifie pour vous l’innovation managériale ?

Nous sommes en train d’assister à un changement de paradigme avec l’installation des nouvelles technologies. Ces dernières changent les rapports humains, mais aussi les comportements et les usages en entreprise. Si on manage aujourd’hui comme au 20ème siècle, on ne risque pas de faire entrer nos entreprises dans l’ère numérique.

Les nouveaux codes et les outils digitaux sont en train de provoquer des relations plus horizontales, moins hiérarchiques. Chacun peut dialoguer, challenger un propos et c’est justement ce qui forme le cœur de la révolution managériale.

Cela vaut à la fois pour les personnes qui composent le groupe Société Générale, mais aussi pour nos clients, avec qui nous testons en permanence de nouveaux services et produits, afin de construire une relation durable. En effet, c’est avant tout la communauté qui crée et consolide la relation entre les utilisateurs clients et l’entreprise. A Société Générale, nous travaillons à réinventer cette relation pour lui donner envie de rester avec nous.

Comment transmettre l’esprit d’innovation en interne ?

Nous avons en interne une volonté d’ouvrir le dialogue et faire émerger les idées issues de tous les collaborateurs. C’est pourquoi nous avons entrepris il y a quelques années déjà, la mise en place d’un réseau social interne. Dans les agences, les équipes ont envie d’innover. Ces personnes constatent avant même le siège, les premières améliorations à apporter pour ensuite les faire remonter. On sent que les collaborateurs ont envie de contribuer à l’innovation au sein du Groupe, dans tous les métiers.

Pour la direction de l’Innovation composée de 15 personnes, l’enjeu est de jouer le rôle de catalyseurs et de transmetteurs de l’innovation en interne. Ce sont les mêmes équipes qui ont le rôle de connexion entre l’interne et l’externe, notamment via les relations avec les startups.

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Lors de la première édition du concours PEP’s en 2013, nous avons interrogé l’ensemble de nos collaborateurs dans le monde sur l’impact du numérique et leur vision de la banque de demain. Le débat portait sur 3 axes : l’impact sur la relation client, sur l’interne, et sur notre technologie. Nous avons récolté 1068 idées à travers 19 pays et provoqué plus de 33 000 interactions sur le réseau social interne.

Forts de cet engouement, nous avons poursuivi nos efforts d’Open-Innovation avec l’organisation de plusieurs hackathons, notamment avec l’Ecole 42. Nous avons également signé récemment un partenariat avec Player, ce lieu qui permet à nos équipes de nous acculturer à des façons différentes de travailler.

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Quel regard avez-vous sur les startups du monde FinTech ?

La révolution Fintech est pour le moment plutôt basée à Londres, mais se propage rapidement à Paris. Nous sommes pour le moment en mode observation. D’un côté, sur la banque de détail, nous avons vu l’arrivée des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). De l’autre, ce que font les startups du secteur FinTech reste encore embryonnaire. Toutefois, nous devons nous inspirer de ces deux mondes et souhaitons faire bouger les lignes en interne pour devenir acteur en nous rapprochant de ces acteurs. La filiale de Société Générale, Boursorama a par exemple fait l’acquisition de Fiduceo en mars dernier suite à une collaboration étroite avec cette startup.

Ce n’est pas un hasard si nous sommes la première banque partenaire de Futur en Seine : les startups ont besoin de nous et l’inverse est aussi vrai.

Crédit Photo : O. Ezratty