SoftCorner est une marketplace adaptée aux spécificités du marché secondaire des logiciels s’adressant aux entreprises européennes. Notamment grâce à un environnement sécurisé, ces entreprises peuvent profiter efficacement de ce nouveau marché. Habibou M’Baye, CEO de SoftCorner, a souhaité répondre aux questions de la rédaction.
Qui sont les fondateurs?
Benjamin Le Pendeven et moi-même, Habibou M’Baye, avons fondé SoftCorner il y a plus d'un an. Forts de nos expériences dans le conseil en relation client et le financement et passionnés d’entrepreneuriat, c’est avant tout l’ambition et le goût du challenge qui nous ont réuni autour de ce projet. Notre détermination et la complémentarité de nos profils nous ont ensuite permis de convaincre rapidement et de fédérer autour de nous les expertises clés et les acteurs majeurs de notre écosystème.
Quel est votre constat de départ?
Notre constat de départ est celui d’un immense gâchis. Celui des licences logicielles inutilisées (ou “Shelfware”), dans les entreprises. Que ce soit à la suite d’une sur-acquisition, d’une migration, d’une fusion / acquisition, ou encore à la suite d’une réduction d’effectif, les circonstances conduisant une entreprise à se retrouver en situation de sur-licensing sont nombreuses.
Dans une étude récente réalisée par Flexera en colaboration avec l’IDC, ces shelfware représentent entre 10 et 30% du parc applicatif de près de 50% des entreprises observées. Or si la nature immatérielle de ces actifs rend cette accumulation difficilement perceptible, ces milliers de licences logicielles inutilisées sont très loin d’être sans valeur. En regardant de plus près, on se trouve souvent face à une véritable manne, un gisement qui ne demande qu’à être exploité.
En 2012, la revente de licences logicielles par les entreprises utilisatrices a été légalisée avec force et de façon rétroactive, par la cour de Justice de l’Union Européenne dans un arrêt faisant jurisprudence dans les 28 pays de l’Union.
Désormais, plus rien n’empêche une entreprise de valoriser son patrimoine applicatif dormant. Évidemment, c’est aussi une excellente nouvelle pour les acheteurs. Dans un contexte de crise et de contraction budgétaire, la possibilité de s’équiper ou d’étendre son parc en ayant recours au marché secondaire est source d’économies providentielles pour de nombreuses entreprises.
Quelle est votre solution?
SoftCorner est une marketplace verticale adaptée aux spécificités du marché secondaire des logiciels, et s’adressant aux entreprises au niveau européen. Nous mettons à la disposition des professionnels de l’IT (notamment DSI et Directions achat) un environnement sécurisé leur permettant de profiter efficacement ce nouveau marché.
Ils peuvent désormais en quelques clics :
- Vendre leurs licences et les convertir en cash,
- Accéder à un large catalogue d’opportunités de licences à prix cassé,
- Et accéder aux dernières actualités concernant le licensing et les logiciels.
Les maîtres mots de SoftCorner sont l'efficacité et la sécurité. En tant que tiers de confiance, nous garantissons en effet à tous nos membres des transactions rapides et des paiements sécurisés entre acteurs européens certifiés. SoftCorner est la solution permettant aux entreprises d’optimiser réellement leur patrimoine applicatif. Recourir au marché secondaire des logiciels pour optimiser son parc applicatif est un simple principe de bonne gestion.
Quel est votre business model?
Nous nous positionnons en tant qu'intermédiaire. À ce titre, nous percevons une commission sur chaque transaction aboutie, dégressive en fonction du montant de celle-ci. Ce modèle au succès est transparent et garantit l’absence de frais inutiles ou de mauvaise surprise. Pour nos clients récurrents, nous proposons un abonnement leur permettant d'accéder à des taux de commission réduits sur l’ensemble de leurs transactions.
Pouvez-vous nous raconter votre plus belle anecdote de startuper?
Notre plus belle anecdote fut sans hésitation notre première prise de parole face à ceux qui seront plus tard nos clients. Quelques semaines après le dépôt des statuts, nous avons eu la chance d’être invités par le CIGREF (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises, acteur de référence représentant les Direction achats et informatiques des plus grands Groupes français) pour présenter les enjeux de ce nouveau marché, lors d’une séance de travail.
Notre première surprise fut de constater l’affluence (“exceptionnelle” pour ce type d'événement selon nos hôtes) et la qualité de l’auditoire. Mais le plus marquant fut indéniablement pour nous l’acceuil et les encouragements que nous ont réservé ces dirigeants.
Nous avons compris à cet instant que nous touchions, avec SoftCorner, de réels enjeux et de réelles souffrances du marché. Nous avons donc décidé avec le CIGREF de poursuivre cette collaboration sous la forme d’un groupe de travail, qui a abouti en décembre à la publication d’un livre blanc très complet, et comprenant de nombreuses contributions et témoignages, sur le marché secondaire des logiciels.
Quelle a été votre plus grosse galère?
Je pense à certaines collaborations qui n’ont pas fonctionné. On le dit souvent, l’entrepreneuriat est avant tout une aventure humaine, et lorsque l’alchimie ne prend pas, le coût en temps et en “capital motivation” peut être important. Franchir ce cap et constituer un noyau solide de compétences clés a sans aucun doute été l’une des étapes les plus importantes de SoftCorner.
Recherchez-vous actuellement des fonds?
Nous avons reçu quelques sollicitations dans ce sens et dans une logique d’accélération, nous envisageons d’ouvrir prochainement le capital. Notre priorité reste néanmoins la consolidation de nos fondamentaux. Nous avons, eu la chance de remporter rapidement l’adhésion d’institutions qui nous ont permis d'accéder à un certain nombre de financements (subventions et prêts) nous permettant de développer sereinement notre business model, notre expertise et notre légitimité, en mettant l’accent sur notre capital humain et sur la construction de relations partenariales fortes.
Ces efforts nous permettent aujourd’hui d’être clairement identifiés, et de bénéficier d’une véritable reconnaissance et d’un début de traction sur ce marché technique où l’expertise est la clé. La réalisation de nos premières transactions et la présence de grands comptes dans notre pipe sont en cela des signaux très encourageants.
Une actualité particulière à mettre en avant?
Nous avons récemment quitté notre incubateur (D-incubator à l’Université Paris Dauphine) pour prendre possession de nouveaux locaux. Cela marque, avec la finalisation de recrutements importants, le début d’une nouvelle ère pour SoftCorner.