Journalistes, web développeurs, designers et entrepreneurs se sont amusés à créer leur média… en 48h, à l’occasion de la Medialab Session de Lyon. Du 13 au 15 mars, ils se sont réunis comme lors d’un startup weekend pour innover tant sur le plan éditorial que du business model. Si une Medialab Session est bien un jeu, une petite dose de compétition le pimente. Cinq équipes se sont ainsi affrontées le weekend dernier, à Lyon.
« Le MediaLab est l’occasion de monter un nouveau média, mais l'enjeu est beaucoup plus large. Il s'agit de réfléchir à l'avenir du journalisme en regroupant des métiers différents. Le journaliste étant selon moi un chef d'orchestre, il est très important pour lui d'avoir conscience de ce que les autres peuvent lui apporter », explique Romain Saillet, fondateur des Medialab session.
Amazing
L'évènement est accueilli pour la première fois par un espace de co-working, l'Atelier des Médias. C'est d'ailleurs autour de ce type de lieu que le projet « Amazing !» se construit. Son objectif ? Donner de la visibilité aux tiers-lieux, allant des espaces de co-working aux Fab Lab, en passant par les cafés associatifs.
Si cela fait 18 mois que le site est lancé, Aurélien Marty recherche un nouveau souffle notamment en terme de business model auprès de ses co-équipiers, le développeur Thomas Ayoub et les journalistes Laurent Poillot et Guillaume Bouvy.
Les (A)typiques
Pour le projet les (A)typiques, l’objectif est également de créer un média parlant d’individus présentant une originalité.
« Nous avons constaté que beaucoup de personnes faisaient des pas de côtés assumés, subis ou choisis mais rarement compris. Ces personnes ont en commun de se trouver en décalage par rapport à la société. (A)typiques cherche à positiver la différence et à rassembler les singularités », témoigne Raquel Hadida, journaliste indépendante, qui a déjà lancé ce magazine sous format papier dans le Languedoc Roussillon.
Gilles Vincent, développeurs web, a su amener à l'équipe de journalistes indépendantes une expertise, afin que le site propose des diaporamas sonores et des infographies.
Immersive Reading
Une pièce plus loin, c’est un développeur qui porte le projet. Romain Cambonie, président d'une société de développement et de service pour les entreprises. Selon lui, il est difficile aujourd'hui de rencontrer un organe de presse indépendant capable de rémunérer un journaliste à la juste valeur de son travail. Sa solution ? Une plateforme mettant directement en relation journalistes et lecteurs :
« Chaque article sera présenté par un teaser et sa lecture coûtera 0,25 centimes. Cinq centimes seront alors reversés à la plate-forme et le reste rémunérera directement le journaliste », résume Romain Cambonie.
Les enfants terribles
Rassemblez un entrepreneur, une directrice artistique dans le digital et un consultant en évènementiel et vous obtiendrez « Les enfants terribles ». Ce projet est un site internet bilingue qui veut incarner les jeunes créatifs français. En reposant sur l'image de marque de la France, l'équipe souhaite apporter des affaires aux jeunes artistes français en les valorisant grâce à des interviews et de la mise en relation.
« Le portail visera d'abord les Etats-Unis car, malgré le fait qu’ils sont porteurs de beaux projets, les jeunes créatifs ont parfois besoin d’un coup de pouce pour s’y implanter », explique Xavier Lavayssière, porteur du projet.
Sasurai
Enfin, pour le groupe Sasurai, « explorer de nouveaux territoires » en japonais, les médias ne saisissent pas assez le potentiel des nouveaux modes de narration. Anthony Côte, journaliste indépendant, souhaite créer une boîte de production de News Games :
« Quand vous regardez la page d'accueil du Monde.fr et la Une de leur journal papier, il n'y a pas tellement de différence. Et si, maintenant, vous recevez une notification pour jouer à Candy Crush, vous allez être beaucoup plus tenté… même si la guerre en Syrie, c'est grave. Nous voudrions proposer des enquêtes de fond sur des dossiers difficiles à suivre et où l'internaute puisse devenir un acteur et non plus un spectateur », explique Anthony Côte.
C’est finalement ce projet, présenté avec humour, qui a remporté le vote du jury, composé de Dalya Daoud (Rue89Lyon), Julien Petit (La Cuisine du Web), Olivier Flandin (chef de service info à France 3 Toutes Régions, pionnier de Culturebox.fr), Charles Dufresne (European Lab et Radio France) et Fabien Collini (Petit Homme Production/Press-Lab.fr).
Déjà soutenus par Melany Marfella, étudiante en journalisme à l'ISCPA et Florent Dufien, graphiste free-lance, le groupe recherche maintenant un développeur web pour lancer son projet. Avis aux amateurs.
Article proposé et rédigé par Mathilde Régis