Depuis avril dernier, HBO, la chaîne aux séries cultes a dévoilé sa petite dernière : Silicon Valley. Une série humoristique qui traite avec second degrés, de l'envers du décor de la Vallée, emblème technologique de la ville de San Francisco. Maddyness vous propose de traiter en trois points les principaux éléments à retenir des premiers épisodes de cette série (bientôt ?) culte. [hr]
Déjà renouvelée pour une deuxième saison, la nouvelle venue d'HBO qui a démarré sur les chapeaux de roues, a su gagner les faveurs des téléspectateurs et de la presse américaine. La série a en effet su se démarquer par un humour subtil, des dialogues bien pensés et des interprétations émérites. Ces atouts laissent cependant place à une certaine facilité dans quelques épisodes qui sont parfois un peu caricaturaux. Toutefois, elle a le mérite d'illustrer avec habileté l'univers assez fermé des startups et de ses gourous.
A relire : [Série TV] HBO lance une série dédiée au monde de la Silicon Valley le 6 avril prochain
Voici en 3 points, les choses à savoir avant de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale :
1- Penser à peaufiner son idée avant de se lancer
Les différents protagonistes de la série sont hébergés dans un incubateur "home-made" appartenant à un personnage au caractère bien trempé du nom d'Elrich. Sa particularité est de s'être fait une petite fortune en revendant une application mobile du nom d'Aviato et de prendre 10% de tous les projets acceptés au sein de son incubateur. Richard, le personnage principal travaille sur un système de compression de fichiers qui pourrait révolutionner le partage digital... sauf qu'il ne le sait pas encore. C'est en se confiant naïvement à des développeurs de la société Hooli qu'il s'aperçoit que son projet est plus que prometteur et qu'il est approché par de grands entrepreneurs, décidés à le financer. L'un lui propose un rachat pour 10 millions de dollars, quant à l'autre, il lui propose de détenir 5% du produit contre un investissement de 200.000 dollars. Choix difficile pour quelqu'un qui n'avait pas conscience que son idée allait intéresser autant de monde et qui n'avait aucune idée des conséquences engendrées.
Ce que l'on remarque avec cette première situation qui lance la trame de la série, c'est qu'une idée en reste une tant qu'elle n'est pas peaufinée et qu'elle n'a pas abouti à quelque chose de concret. En étant peu sûr de ce qu'il faisait, Richard n'a pas eu l'occasion d'optimiser le meilleur pour la suite et se retrouve à devoir choisir entre deux situations extrêmes.
2- Avoir une vision et l'art de la pitcher
Une fois que son choix est fait, Richard se retrouve dans une autre situation délicate : expliquer le but de son projet. Il se retrouve ensuite à prendre conscience qu'il n'est pas le premier et ne sera sans doute pas le dernier à avoir cette idée, mais se retrouve également face à des questions tellement évidentes qu'il est difficile pour lui d'en donner les réponses. Très intelligent et très pragmatique dans son travail, il savait ce qu'il faisait opérationnellement, sans vraiment savoir pourquoi il le faisait.
Et c'est ainsi que l'on réalise que sans business plan, sans stratégie de travail, sans équipe définie et sans but précis, un projet ne peut aboutir. Une fois que l'idée est fixée et qu'on est prêt à se lancer, il faut en définir les paramètres et se poser les bonnes questions : pourquoi, comment, par quels moyens, avec qui ? Des questions qui paraissent simples, mais qui ne le sont plus autant quand il s'agit de trouver des investisseurs et de passer à l'étape supérieure.
3- Se mettre dans la peau d'un CEO
Les clichés ont la dent dure, mais sont souvent criants de vérité. Richard est un féru de technologie et c'est tout ce qui compte pour lui. Quand les choses commencent à s'activer autour de lui, il perd ses moyens et ne sait plus où se mettre. Il se retrouve dans des environnements peu habituels et surtout très codifiés. Alors comment paraître sûr de soi et envisager de monter sa boîte quand on n'a pas la carrure d'un leader ? On voit ensuite au fil des épisodes qu'il commence à prendre son rôle au sérieux et à imposer son style.
Devenir entrepreneur, c'est tenir un rôle qui n'est pas des moindres, celui de président fondateur. Certains n'ont naturellement pas un statut d'influenceur, mais peuvent l'acquérir au fur et à mesure pour finalement imposer une manière de travailler et une certaine idée de l'entrepreneuriat. Etre "le chef" peut avoir un côté satisfaisant, mais c'est aussi savoir prendre des décisions importantes, être à l'écoute de son équipe et ne pas hésiter à déléguer en cas de besoin.
Pour ses premiers épisodes, Silicon Valley se révèle à la fois drôle et très instructive pour tous ceux qui rêveraient de devenir le prochain Steve Jobs ou Bill Gates. Car avant d'y parvenir, c'est tout un travail qui doit être fait et un tas d'obstacles qui doivent être franchis. Mike Judge, le créateur de la série a vu juste en s'intéressant à ce qui reflète le plus notre société aujourd'hui : celle de la nouvelle technologie et de ses ressorts.