Les 2 députées Corinne Ehrel (SRC, Côtes-d’Armor) et Laure de la Raudière (UMP, Eure-et-Loir) ont formulé hier dans un rapport présenté à la commission des affaires économiques, leurs propositions pour accélérer la croissance du secteur numérique de la France et de ses jeunes pousses. [hr]
"Aujourd’hui, on ne se connecte plus, on est connecté. Il faut prendre conscience que c'est une évolution majeure. Le numérique est porteur de changements aussi important que le fut l'électricité au XIXème siècle et il constitue l'une des composantes fondamentales de la troisième révolution industrielle qui a débuté il y a quelques années. Il faut faire en sorte que la France en tire parti"
C'est par ces mots que Corinne Ehrel a présenté les résultats de plus d'un an de recherche sur le secteur numérique. Un constat instructif qui pointe du doigt les lacunes de la France sur le sujet mais aussi les signes positifs d'une avancée notable. Le but de ces recherches étaient avant tout de saisir les enjeux et comprendre l’impact du développement du numérique sur les modèles économiques traditionnels et le fonctionnement des organisations.
A travers différents axes :
- L’accompagnement de l’innovation
- Les problématiques de financement (amorçage, développement)
- La compétitivité, la complémentarité entre grands groupes, PME et startups
- L’adaptation des formations
- Les modifications de stratégies internes et externes
- La question de la formation, initiale et continue
Plusieurs propositions ont été faites pour faciliter l'insertion des entreprises du numérique, mais aussi pour mieux les soutenir. Le but étant de prendre conscience de ce qui peut être réalisable et ce qu'il y a améliorer.
La question de l'investissement
L'un des premiers objectifs concerne le financement des startups qui sont souvent sujettes à un frein quand elles doivent passer au niveau supérieur et assurer leur développement. L'idée serait de pousser l'Etat à investir dans des fonds d'investissement privés en s'inspirant de modèles économiques internationaux comme en Israël, aux Etats-Unis ou en Suède qui sont dans le top 3 des pays qui misent le plus sur les jeunes entreprises.
Harmonisation européenne des avantages fiscaux
Pour contrer l'expatriation de startups prometteuses françaises, Corinne Erhel préconise également un travail d'équipe de tous les pays européens qui doivent s'accorder sur leurs cadres juridiques et sur leurs avantages fiscaux. Une homogénéité européenne permettra de développer les startups nationalement et créer un modèle économique numérique fort. L'Europe pourrait ainsi rivaliser avec les Etats-Unis et sa célèbre Silicon Valley, restant aujourd'hui la référence de l'essor numérique.
La culture numérique
L'autre grande mesure est l'apprentissage de la "culture numérique" et ce dès le plus jeune âge. Apprendre à coder, développer un esprit entrepreneurial et avoir des connaissances de tous les acteurs de la vie numérique est une nécessité d'après le rapport présenté par Corinne Erhel et Laure de la Raudière. L'intention serait d'ajouter une nouvelle matière dans le programme scolaire et de favoriser l'orientation professionnelle vers les nouveaux métiers liés aux numérique.
Quid des grands groupes?
"Les grands groupes ne sont pas toujours conscients que l’innovation peut aussi venir de l’extérieur."
Les éventuels "futurs entrepreneurs" ne sont pas les seuls concernés. Les entreprises le sont aussi et sont même directement visées. En effet, certains grands groupes du CAC 40 n'ont aucune dimension numérique dans leur entreprise or elles doivent de plus en plus "cohabiter" avec ce secteur. L'idée est donc d'insuffler de vraies connaissances à ces groupes qui pourront s'en servir pour de nouveaux projets internes ou pour développer des branches ou filiales externes.
A relire: [Outils] Startupers.fr, et si les entreprises du SBF 120 devenaient vos clients ?
Plusieurs autres idées et projets ont été abordés comme l'accroissement des concours dédiés aux startups, la mise en avant de tous les incubateurs et accélérateurs qui proposent des services d'accompagnement et un véritable suivi à toutes les entreprises nouvellement créées. Le but visé est de favoriser l'emploi, d'augmenter la croissance économique et surtout de combler un certain retard accumulé par la France.
Crédits photo : Flickr - Guerric