Pour tout connaître sur la levée de fonds, Maddyness organise avec Learn Assembly mercredi 12 mars un Maddy Talk sur ce sujet, n'hésitez pas à vous inscrire. Romain Dehaussy, directeur de Chausson Finance (qui vient de publier son baromètre semestriel sur l'investissement au second semestre 2013), revient sur les bonnes pratiques pour réussir sa levée de fonds.[hr]

Quelles sont les ingrédients pour réussir une levée de fonds?

Réussir une belle levée de fonds, c’est comme "l'alignement des planètes". Cela arrive finalement rarement : rappelons qu'il y a plusieurs dizaines de milliers de candidats pour peu d'élus.

A relire: [Finance] "Réussir sa levée de fonds, c’est comme gagner un marathon"

Réussir une belle levée nécessite de "ticker" simultanément toutes les cases. Pas simple. Ces cases, pour faire simple, sont dispatchées dans 3 catégories : l’entrepreneur, l’entreprise, le marché.

Pèle-mêle, les clients recommandent-ils la solution ? La solution est-elle must-have ou nice-to-have ? Quelle est la traction d’activité ? L’equity story est-elle présentable ? Le marché permet-il des niveaux de valorisation appréciables lors de la future sortie ? La liste est longue !

Quels sont les principaux points à regarder lors d’un tour de table? Ceux dont il faut se méfier?

Avant tout, un entrepreneur devra opter pour un fonds avec qui il y a un alignement d’intérêts. En d’autres termes, le fonds et l’entrepreneur devront partager un même niveau d’ambition (anticiper des tours ultérieurs est facilité si le VC actuel peut suivre) et de timing (s'assurer que la vie du fonds corresponde avec les échéances que l’entrepreneur s’est fixé).

Une fois ces prérequis effectués, trois points primordiaux : la réputation, le réseau et l’expérience du fonds. Si vous dirigez une société dans les médias avec un déploiement prévu aux Etats-Unis, s’associer avec un fonds qui ait déjà accompagné des dossiers similaires et qui puisse vous présenter les bonnes personnes peut s’avérer décisif.

Dans la sélection d'un VC, n'oublions surtout pas l’individu ! L'association s'étalant généralement sur 5/6 ans, l’entrepreneur doit choisir un investisseur avec un vrai "fit". Appeler des entrepreneurs ayant déjà travaillé sur la durée avec l’investisseur nous semble, chez Chausson Finance, indispensable.

Quels sont les principaux avantages / désavantages à passer par un VC?

L'association avec un VC est un accélérateur de croissance. Le VC peut ainsi permettre de recruter 5 commerciaux seniors et 1 VP marketing dans l'année au lieu d'un seul commercial junior, dont on priera pour qu'il délivre bien tout seul.

Dans une économie où les idées et les capitaux évoluent rapidement, si l'entrepreneur n’opte pas pour la solution VC, il y a fort à parier qu'un concurrent le fera et prendra une place prédominante sur le marché (même si son produit est moins bon).

Le principal risque réside également l'accélération de croissance. Si vous injectez de la nitroglycérine dans le moteur, il faut s’assurer que les freins et le pilote suivent, au risque de foncer dans le mur. Pour une société, il faut s’assurer qu’elle soit suffisamment structurée pour encaisser le choc.

Pour en savoir plus

Le 12 mars prochain, Maddyness et Learn Assembly organisent la troisième édition du Maddy Talk, dont le thème sera la levée de fonds. Pour cette nouvelle édition, 3 entrepreneurs (Xavier Zeitoun, Jean-Daniel Guyot et Patrice Lamothe) et 2 investisseurs (Rodolphe Menegaux et Audrey Soussan) apporteront leurs témoignages. La clé de la réussite? Préparez vos questions et repartez avec les réponses !

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