Selon un communiqué récemment diffusé par l'Accélérateur, seulement près de 15% des sociétés qu'il accompagne, seraient dirigées par des femmes et moins du tiers comprennent une femme dans l'équipe initiale. Une situation qui serait en train d'évoluer et qui revient sur le devant de la scène à l'occasion de la Journée de la Femme.[hr]
"La bonne nouvelle est que nous voyons de plus en plus de femmes en phase de sélection" indique ainsi Juan Hernandez, cofondateur de l’Accélérateur, qui croit en l'arrivée d'une nouvelle génération de femmes qui se disent prêtes à créer leur entreprise. Une arrivée progressive puisque les femmes en France ne représenteraient que 30% des entrepreneurs contre 50% déjà aux États-Unis même si le gouvernement a d'ores et déjà annoncé vouloir passer ce chiffre de 30 à 40% à l'horizon 2017.
Si la situation ne semble pas idéale, une majorité des femmes entrepreneurs interrogées par la structure ne semble pas trouver plus difficile d'être une femme à la tête de leur entreprise, et s'agirait même d'un atout. Leur situation dans l'écosystème startup semble être meilleure que dans des secteurs plus "traditionnels" comme en témoigne Vente-Privée qui déclare avoir 53% de femmes au sein de son comité de direction et 60% de femmes au sein de son top 100 managers.
Mixité, échange et différence
Des chiffres qui ne sont pas les mêmes partout puisqu'en France, la moyenne de représentation des femmes au sein de comités de direction plafonne à 8% et montre une nette différence entre les acteurs plus "jeunes" et les autres. Jacques-Antoine Granjon, PDG et fondateur de Vente-Privee est quant à lui convaincu que "la place des femmes dans l’entreprise est capitale. Je suis convaincu que l’innovation naît de la mixité, de l’échange et de la différence. L'une de nos préoccupations majeures est de garantir une égalité entre homme et femme à tous les niveaux de l’entreprise".
"Le digital a permis aux femmes de faciliter leur quotidien, et elles sont 69% à considérer que la création d’entreprise est plus épanouissante que le salariat" déclare Delphine Remy Boutang lors d'une entretien avec la rédaction de Maddyness qui est également une des organisatrices (avec Catherine Barba) de la Journée de la Femme Digitale qui a eue lieu vendredi dernier, et dont le but est d'encourager et de débattre sur l'implication des femmes dans ce secteur. A la question "qu'est-ce que pour vous une femme digitale?" Audrey Soussan, associée à Ventech Capital, décrit une femme "épanouie, passionnée, elle sait s'impliquer tant aux niveaux opérationnels que stratégiques. Elle est ambitieuse, dynamique, sait s’entourer des bonnes personnes et reste à l’écoute".
Un constat proche de celui de Frédérique Clavel, présidente de l'APCE, qui la voit comme "une femme de chair et d'os avec un cerveau qui sait utiliser l'internet pour créer de l'innovation de services, de l'innovation sociale, de l'innovation managériale. Toutes les entrepreneuses Pionnières sont des femmes digitales !"
Un secteur qui semble être plus égalitaire et mixte que les autres grâce à "un anonymat numérique qui libère les femmes de tout jugement social, et qui leur permet de se sentir enfin libre d’être elles-mêmes !" explique Delphine Remy Boutang et à une entraide qui semble s'affermir chaque jour davantage. L'égalité entre les sexes passera-t-il d'abord par les startups?
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