Après plusieurs années de réussite, le modèle du réseau de crowdfunding musical semble aujourd'hui remis en question par son public et par les professionnels du secteur. MyMajorCompany a pourtant connu un succès considérable jusque récemment - et dernièrement grâce à son partenariat avec les Monuments Historiques - mais semble être à l'aube d'un bouleversement de son modèle.
Le modèle de MyMajorCompany, qui avait fait couler beaucoup d'encre à sa naissance et suscité beaucoup d'espoirs, semble en effet ne plus remplir sa promesse initiale : découvrir de jeunes talents et les faire accéder à une production professionnelle grâce aux internautes. C'est en 2007 que le réseau est fondé par quatre entrepreneurs : Michael Goldman (le fils du chanteur), Simon Istolainen (de l'agence marketing Rapp Collins Paris), Sevan Barsikian (cofondateur de Bamago et ancien responsable du service artistique de BMG Publishing) et Anthony Marciano (cofondateur de Bamago et ancien directeur artistique à Sony-BMG) pour soutenir la production musicale et tenter de donner un nouveau souffle à la promotion de nouveaux artistes..
Le concept plaît et séduit une communauté toujours plus croissante de membres qui veulent s'investir et tenter leur chance dans l'investissement musical. Le fonctionnement est simple et repose principalement sur les succès très médiatisés de trois chanteurs (Grégoire, Joyce Jonathan et Irma) qui boostent l'activité du réseau et font croire à un nouveau modèle tandis que l'industrie est en crise.
Si l'idée de crowfunding musical est une véritable réussite, de nombreuses critiques s'élèvent aujourd'hui. Malgré ses trois principaux succès, le site n'a poussé à faire investir tous ses autres membres (près de 200 000 aujourd'hui) sur des chanteurs à risque sans en assumer une part elle même (ce qui reste le principe des entreprises de crowdfunding). L'opacité des dépenses, des artistes mécontents et des méthodes qui agacent selon un article du Point sont aussi pointés du doigt et montrent les limites du modèle.
La grogne d'abord visible sur les réseaux sociaux, comme ici sur un groupe Facebook (comptant aujourd'hui près de 1000 membres), puis relayée sur un site web regroupant toutes les informations pour se retourner contre My Major Company, semble aujourd'hui évoluer rapidement. Si la startup se refuse aujourd'hui à tous commentaires, la maison de disque 2.0 ne risque-t-elle pas d'être dépassée ?