Vous avez surement entendu roucoulé depuis vendredi sur les réseaux sociaux et non il n’est pas encore question de la saint valentin ! Il s’agit d’un mouvement d’entrepreneurs réagissant numériquement au projet de loi 2013 proposé par le gouvernement jeudi 27 Septembre 2012. Le Monde, l’Express, les Echos et même 20 minutes, toute la presse a trouvé un peu de place pour parler de ce rassemblement digital. Mais qu’en est il ?
Le vendredi 28 septembre 2012, le nouveau gouvernement socialiste a présenté la loi de finance 2013 et même si l’on s’attendait un peu à une augmentation des taxes sur les entreprises, (il faut bien financer les dépenses engagées dans l’éducation, les aides sociales, les retraites…), personne ne s’attendait à une augmentation aussi importante des charges. En relevant les taxes sur la cession des actifs d'une entreprise au même niveau que l’impôt sur le revenu, les entrepreneurs qui après des années de galère en se payant bien souvent en dessous du SMIC se voyaient taxer à plus de 60% sur la plus-value.
C’est suite à cette annonce que s’est formé un groupe Facebook qui regroupe plus de 60 000 personnes, fomenté notamment par le fondateur de Locita et des créateurs de Whoozer, désireux de rendre la parole à ces petits entrepreneurs qui portent bien souvent une image négative aux yeux de la population. Il est bon de rappeler que lorsque l’on crée une entreprise, c’est bien souvent sur ses fonds propres, avec l'aide d'un prêt subventionné, que l’on ne compte ses heures et que si l’entreprise échoue, il n’y a pas de chômage ou de retraite. C’est beaucoup de risques pour une vision, un espoir, le plaisir d’être son propre patron et bien sûr une idée de profit.
Malheureusement, aujourd’hui, lorsque l’on voit les taux proposés, il est normal de s’inquiéter ! Qui prendra le risque demain de monter son entreprise dans ces conditions, pour un profit qui part à plus de 60% à l’état sans filet de sécurité, sans garantie ? C’est avec cette vision et cet argumentaire que le gouvernement a accepté de rencontrer une délégation de ces pigeons autour d’une table, jeudi dernier.
Le résultat de cette confrontation est surprenant, puisque l’on apprend dès le lendemain que l’alignement des plus-values de cession sur l’impôt sur le revenu est tout bonnement supprimé pour les entrepreneurs. Reste cependant à définir dans un cadre juridique le statut “d’entrepreneur” car pour le moment, on ne sait pas vraiment ce qu'est un entrepreneur... Cependant, le monde des startups n'est pas sauvé pour autant car il reste encore de nombreux acteurs comme les investisseurs ou autre business angels qui attendent un geste, faute de quoi, les vannes risquent de se fermer brutalement.
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