L’écosystème des startups en France évolue et s’agrandit chaque jour davantage. On pourra aussi remarquer les comparaisons de plus en plus fréquentes dressées entre celles de la Silicon Valley et ces graines essaimées sur la planète. Plus qu’une émancipation (relative comme on va le voir), on commence à créer de nouvelles formes de startups et d’institutions à la française.

Evidemment la situation est encore relative, l’écosystème est encore jeune (revenu tout juste de l’explosion de la bulle internet des années 2000, ce qui explique peut-être sa vitalité) mais bouillonnant. La lente extinction des autres « spots » explique peut-être également l’apparition spontanée et la migration vers d’autres zones. La Silicon Valley n’attire plus autant qu’auparavant (explosion des salaires, difficultés de recrutement, surpopulation des concepts, etc.) et à créé un appel d’air pour les autres pays qui veulent et peuvent prendre une place significative.

Situation relative toutefois car les phénomènes les plus significatifs en France restent majoritairement issus des USA. Pour ne citer que les exemples les plus connus, parlons des Startups Weekends qui ont pris leurs racines à Seattle, les Startups Digest, ou de nouveaux arrivants comme la lean startup machine ou l’arrivée remarquée de Rocket Internet, preuve s’il en est de l’intérêt qu’ont les USA pour la France en tant que marché et vivier.

Parlons d’abord des avantages, un article du magazine Forbes parle d’une approche multiculturelle qui procure une analyse plus approfondie aux startups et une profondeur différente du marché américain. Méthode qui implique une technologie et une idée vraiment originale et potentiellement multi marchés nécessaire pour exister. Le mass market américain permet aussi de traiter différemment les problèmes que l’on rencontre même si les très grands noms sont plus généralement américains qu’européens.

D’autres spots apparaissent en Europe, dont les prétendants les plus sérieux semblent être Londres et Berlin. Londres et son « Silicon Roundabout », quartier dédié aux startups et où on retrouve aussi Google et les quelques 75 millions investis par l’état dans les TPME de la High Tech. Ou la « Silicon Allee » à Berlin qui attire aussi toutes les convoitises : zone géographique bien définie que l’on ne retrouve pas vraiment à Paris et qu’on peut retrouver sur cet article de Rude Baguette.

La France est loin d’être en reste dans la création de points stratégiques (comme les zones de recherche que l’on veut notamment faire à Tremblay). On s’est vu aussi doter d’un fonds conséquent pour aider les TPME, même si ce fonds doit encore être suivi. On peut encore parler de l’intervention marquée d’OSEO ou de l’implication croissante des régions dans l’investissement.

Des initiatives fleurissent avec les Start In Paris ou la très célèbre conférence « Le Web », le réseau des Cantines, l’épanouissement des incubateurs (dont l’accélérateur le Camping est un très bon symbole). L’apparition du fonds national d’amorçage et la loi TEPA/ISF peuvent être des bons vecteurs même si des limites sont déjà pointées notamment ici (JDN) et une imperméabilité toujours très importante des « apporteurs de fonds » (et ce quelque soit ces apporteurs).

Le peu de réussite française pointée par cet article (cf. celui du JDN précédemment cité) pointe une vraie question et une vérité, à l’heure actuelle il n’y a pas de Facebook Français, même si on peut espérer dans un futur plus ou moins proche (par exempla via l’unification de l’Europe créant un mass market à son échelle) la naissance d’un monstre français. On sent aussi le besoin pressant qui se fait sentir de cohésion des actions de la multitude des acteurs jouant un rôle en France que ce soit sur le territoire national qu’international.

On pourra encore se demander si le fleurissement des startups n’est pas finalement une cause de la crise structurelle de l’industrie moderne et de la crise industrielle actuelle. Un moyen de relance, une piste de développement d’un modèle capitalistique devenu mondialisé et qu’on doit redynamiser dans les anciens pays industrialisés dont la position s’amenuise. Rappelons aussi que la révolution industrielle, big bang de notre économie moderne, est elle aussi passée par l’épanouissement de PME « locomotives » de pointes. Le parallèle pourrait être fait (même s’il est facile) et l’apparition de ce nouvel écosystème pourrait être une piste sérieuse de l’économie de demain.