Maddyness ReInvent – division conseil de Maddyness qui accompagne les organisations dans leur transformation – a mené une étude de septembre à octobre 2020 pour dresser un état des lieux des pratiques de l’open innovation en France. Après vous avoir dévoilé une première partie qui présente les effets des démarches d’open innovation sur les organisations, découvrez une seconde partie qui revient plus en profondeur sur l’impact de la crise sur leur usage.
Une réduction des budgets qui n'a pas nécessairement influé sur les démarches d'open innovation
L’étude révèle qu’un tiers des entreprises considèrent que le virus a eu un impact direct sur leurs projets d’innovation, souvent à cause d’une réduction des budgets, pouvant conduire jusqu'à leur arrêt. Néanmoins, il apparaît aussi que cette baisse des budgets n’a pas provoqué un ralentissement de l’activité pour tout le monde, au contraire. Plusieurs entreprises remarquent en effet que cette crise a permis de les accélérer, du fait d’une transformation digitale devenue indispensable pour s’adapter à de nouvelles organisations du travail.
Ces innovations, certes sous contrainte dans le contexte de Covid, ont néanmoins obligé les entreprises à réfléchir à de nouveaux modèles. Dans ce cas, l’open innovation a été un levier puissant pour innover plus vite et donc relever le challenge de ces mutations. En fin de compte, ce sont moins de 20% des sociétés qui estiment que la crise a freiné leurs démarches, quand 40% considèrent les avoir accélérées.
Parmi celles qui ont observé un ralentissement, 50 % estiment que c’est seulement dû à la conjoncture, et donc au télétravail ou à l’indisponibilité des différents acteurs. Les 50% restant pensent en revanche que cette situation risque de durer, du fait des baisses budgétaires encore une fois, qui influent sur la poursuite de certains projets. Néanmoins, malgré ce constat, moins d’une entreprise sur dix envisage une réelle baisse des budgets d’open innovation dans la durée.
Finalement, les résultats montrent un optimisme à toute épreuve en ce qui concerne l’avenir de l’open innovation puisque que les fonctions liées seraient peu touchées par rapport à d’autres malgré la situation, étant considérées comme stratégiques, et donc porteuses d’espoir et d’agilité.
La crise : un coup de boost en termes d’innovation
'Forcément quand on est chez soi, on se met au numérique, on se met à utiliser Teams. La situation pousse tout le monde à innover d’un point de vue process et à tester des nouveaux outils" , témoigne la directrice Innovation d’un grand groupe de l’industrie pharmaceutique. Ce constat est le reflet d’une tendance observée dans l’étude : s’adapter est devenu indispensable, ce qui, de fait, a offert un terrain propice au changement, à l’innovation.
La moitié des efforts d’accélération aurait été consacrée à la recherche de relais de croissance pour contrer la diminution de l’activité des entreprises. Dans ce cas là, plus de 20% des entreprises se seraient servies de l’open innovation comme levier stratégique. Plus de 50% des petites structures (moins de 200 collaborateur·rice·s) indiqueraient même avoir lancé de nouveaux projets d’open innovation pour trouver des relais de croissance.
La crise aurait aussi favorisé l’accès à de nouveaux terrains de jeux pour les entreprises : certaines ont par exemple mis en place des programmes dédiés à la recherche de solutions à long terme au regard de la crise sanitaire.
"On accélère encore plus pendant cette période de crise, qui nous oblige à le faire si on veut assurer de la transformation commerciale" , déclare un responsable Innovation d’un grand groupe du secteur de la Banque et Assurance.
Un constat en accord avec les résultats de l'étude qui révèle que 70% des entreprises considèrent que l’open innovation va être essentielle pour aller trouver de nouveaux relais de croissance et rebondir commercialement dans les années à venir. 55% des sociétés seraient d’ailleurs convaincues que l’open innovation va être essentielle pour ré-inventer les modes de travail et lui redonner du sens.