Bpifrance entre au capital de Septeo, spécialiste français de l'édition de logiciels. Montant de l'opération : plusieurs dizaines de millions d'euros. Cette entrée au capital hisse désormais Septeo à une valorisation comprise entre trois et quatre milliards d'euros. Le pourcentage pris par Bpifrance au capital de l'entreprise numérique n'a en revanche pas été précisé. L'investissement de la banque publique d'investissement vise à sécuriser au maximum les dizaines de millions de données liées aux citoyens français, dont dispose la société montpelliéraine.
Pour rappel, Septeo conçoit et développe des logiciels pour les notaires, huissiers, ressources humaines, avocats ou le secteur de l'éducation. "Toutes les données recueillies par notre activité peuvent s'avérer sensibles. Elles concernent des domaines réglementés. L'entrée au capital de Bpifrance à notre entreprise constitue un enjeu de souveraineté pour nos données stratégiques, face à des acteurs américains ou chinois", note Hugues Galambrun, fondateur et PDG de Septeo.
Vers une introduction en Bourse ?
Pour Septeo, cet enjeu de souveraineté est aussi au cœur de son utilisation de l'intelligence artificielle. L'entreprise entraîne ses modèles LLM avec les données qu'elle récupère auprès de ses clients. Cela lui permet de mieux prédire l'activité de ses partenaires et surtout de générer automatiquement des contenus. Ainsi, par exemple, grâce à l'IA, Septeo permet aux notaires, de produire automatiquement des actes à partir des procédures de ventes. "Or, des données personnelles peuvent être présentes dans ces actes. D'où l'importance d'avoir un acteur comme Bpifrance à notre capital, qui contribue à renforcer notre système de protection de données". L'entreprise travaille "beaucoup" avec Mistral AI, mais se veut agnostique, en la matière. Dans l'IA, elle a ainsi injecté 60 millions d'euros en 2024.
Au capital de Septeo, on retrouve le fonds anglais Hg, investisseur historique de l'entreprise, ainsi que Théthys Invest, le family office de la famille Bettencourt Meyers, actionnaire principal de L'Oréal. Septeo ne communique toutefois pas sur la répartition de son capital. Cependant, Hugues Galambrun n'exclut pas de l'ouvrir au public dans les prochaines années en s'introduisant en bourse. "Une entreprise comme la nôtre a toutes les caractéristiques pour lancer une IPO dans quelques temps". En attendant, Septeo pourrait continuer sa croissance externe, après huit acquisitions l'année dernière. Hugues Galambrun affirme qu'il s'intéresse à la French Tech. Il pourrait acquérir une ou plusieurs startups "dans toutes ses branches d'activité".