Les levées de fonds sont en baisse dans la French Tech, au premier trimestre 2025, par rapport à la même période l'année dernière. C'est le principal enseignement de notre Maddy Money, notre baromètre interne des levées de fonds dans l'écosystème. Lors de ce premier trimestre, 123 startups françaises ont levé 1,2 milliard d'euros, soit une baisse de 26% par rapport au premier trimestre de l'an passé (1,6Md€) mais aussi par rapport à 2023 pendant la même période (1,9Md€). Une quarantaine d'opérations manque aussi à l'appel par rapport au premier trimestre 2024 (164).

Cette tendance n'est pas surprise : après une année 2022 considérée comme l'âge d'or de la French Tech avec record de 13 milliards d'euros, le compteur des levées de fonds a chuté de 36% en 2023 (8,3Mds€) puis de 17% en 2024 (6,9Mds€). Dans le même temps, les ambitions de multiplier la présence de licornes tricolores ont été revues à la baisse. Au total, 15 nouvelles licornes sont apparues en 2021, 6 en 2022, une seule en 2023 (Mistral AI), 2 en 2024 (Pennylane et Pigment) et une nouvelle recrue pour le moment en 2025 (Loft Orbital).

Le cycle de contraction du marché du capital-risque se poursuit donc en 2025 : une phase d'assainissement qui provoque une disparition des méga-levées de plus de 100 millions d'euros au profit des plus petites séries. Seules deux pépites sont sorties du lot ce premier trimestre : Loft Orbital (170M€) et Alice & Bob (100M€). Dans le détail des stades les plus financés, l’early stage maintient son avance avec 80 amorçages (contre 118 en 2024), au détriment du reste qui est composé de 31 séries A (+1), 11 séries B (+2), 1 série C (-3) et 0 late stages (-3).

La Deeptech en avance considérable

L'attentisme de la part des investisseurs se fait ressentir. Mais l'argent est bien disponible, les acteurs du capital-risque prennent juste plus de temps pour choisir les projets qu'ils souhaitent soutenir. Ainsi, certains secteurs clés tirent largement leur épingle du jeu, à l'image de celui de la deeptech qui rafle ce trimestre plus de 354 millions d'euros, soit près d'un tiers du montant global. Une prouesse due en partie à la spacetech Loft Orbital qui a bouclé une méga-série C de 170 millions d'euros en janvier. En comparaison, le secteur avait levé 271 millions d'euros au cours du premier trimestre de l'an passé.

En deuxième position, loin derrière, le secteur de la fintech affiche un score notable de 167,9 millions d'euros, notamment grâce aux levées de 73 Strings en février (52,6M€) et Swan en janvier (42M€). Puis, la biotech s'empare de la troisième place avec 95,8 millions d'euros au compteur ; un secteur qui aurait par ailleurs pu faire partie de la deeptech. Un exploit en partie dû à la levée de Bioptimus en janvier (39,8M€). On retrouve dans la suite du classement la Smart industry avec un total de 92 millions d'euros et enfin la Medtech avec 67,4 millions d'euros.

Plus de la moitié des fonds concentrés en Ile-de-France

Au total, 69 pépites de la région Ile-de-France ont capté plus de la moitié des fonds ces trois derniers mois, soit 693,9 millions d'euros. Seulement 8 d'entre elles font partie de la couronne parisienne avec 80,4 millions d'euros au compteur et toutes les autres sont basées dans la capitale. Au premier semestre 2024, 118 startups franciliennes avaient engrangé 1,1 milliard d'euros, soit plus de 68% du total.

Logiquement, les montants globaux affichés dans la suite du classement chutent drastiquement. La région Occitanie s'empare de la deuxième place avec 195,5 millions d'euros, suivie de la Provence-Alpes-Côte d'Azur (82,1M€), l'Auvergne-Rhône-Alpes (74,3M€), le Grand Est (37,3M€), la Bretagne (20,2M€), les Pays de la Loire (14,3M€), la Nouvelle-Aquitaine (13,3M€) et les Hauts-de-France (11,7M€).