Pour les marques de mode et de luxe, il est désormais impossible de rater la révolution de la seconde main. Pour aider les marques du secteur à s’engager dans cette voie, la startup Faume annonce aujourd’hui une levée de fonds de 8 millions d’euros bouclée auprès du fonds Amundi Private Equity Transition Juste. A cette occasion, Daphni et Bpifrance via son fonds Digital Venture, investisseurs historiques, ont remis au pot. Auparavant, la société avait levé 7 millions d’euros en novembre 2022.

Fondée par Jocelyn Kerbourc’h, Lucas Patricot, Aymeric Déchin et Nicolas Viant en pleine pandémie de Covid-19, à l’été 2020, la jeune pousse tricolore a développé une plateforme pour permettre aux marques de mode et de luxe de se lancer sur le marché de la seconde main pour ne plus laisser le champ libre aux mastodontes du secteur comme Vinted. Faume met ainsi à disposition des marques un site e-commerce en marque blanche, personnalisable à travers lequel les clients peuvent renvoyer gratuitement leurs produits en ligne ou en boutique en échange d’un bon d’achat. La société s’occupe ensuite de la remise en état de l’article, de sa mise en ligne et du merchandising du site de seconde main. Non seulement, cela permet aux marques de reprendre le contrôle sur un marché de la seconde main en plein expansion, mais aussi de développer une nouvelle ligne de revenus, tout en affinant sa connaissance des clients pour mieux les fidéliser.

Les marques de mode ne peuvent plus ignorer la seconde main

Cette approche a séduit 45 marques, comme Lacoste, Sandro, Victoria Beckham, Aigle, Ami Paris ou encore Isabel Marant, qui ont fait appel aux services de Faume pour se lancer sur le marché de la seconde main. Depuis son lancement, la société assure avoir permis la vente de plus de 300 000 pièces de mode premium de seconde main, dont plus de 40 % à l’international. Et pour cause, Faume accompagne la plupart de ses clients français au-delà des frontières de l’Hexagone, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne et en Italie. «Notre solution prouve que développer un modèle de seconde main est non seulement possible et vertueux, mais permet également d’accroître la performance», se réjouit Aymeric Déchin, co-fondateur et CEO de Faume.

Les marques ne peuvent plus se payer le luxe de négliger la seconde main. En effet, les ventes de vêtements de seconde main progressent 20 fois plus vite que celles du neuf, au point de représenter 20 % des achats de mode en ligne en 2024, selon une étude de la plateforme de revente en ligne ThredUp. Le marché mondial dans le secteur devrait atteindre 350 milliards de dollars d'ici 2028, avec un taux de croissance annuel de 12 %.

150 marques en 4 ans

Face à ces perspectives optimistes, Faume veut passer la vitesse supérieure. La société entend ainsi s’appuyer sur sa nouvelle levée de fonds pour accélérer son développement en Europe, notamment en Italie et au Royaume-Uni, deux pays majeurs qui hébergent pléthore de marques de mode iconiques.

En parallèle, l’entreprise tricolore prévoit d’étoffer ses effectifs. Ses équipes techniques travaillent sur de nouvelles fonctionnalités, à l’image d’une intelligence artificielle de «dynamic pricing», mise en production dès cette année, pour permettre aux marques de proposer des prix encore plus compétitifs face aux marketplaces comme Vinted. Quant aux équipes commerciales, elles veulent convaincre davantage d’acteurs de la mode et du luxe à déployer leurs ailes sur le marché de la seconde main. L’objectif de Faume est ainsi d’attirer 150 marques en quatre ans pour s’imposer comme le leader européen de la mode de seconde main.