« Nous sommes très fiers, avec nos équipes, d’être une des premières startups de la mobilité rentable. Cela a pris un peu de temps car nous nous sommes développés sur la base d’un permis qui est jugé, en France, trop cher, pas ludique et en manque de transparence », reconnait Édouard Rudolf, cofondateur et CEO d’En Voiture Simone. La néo auto-école revendique un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros et un EBITDA positif sur l’année 2024. Pour 2025, En Voiture Simone projette un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros avec un EBITDA de 2 millions d’euros.
« Nous étions à peu près à 1% de parts de marché en 2023. En 2024, nous étions à 3% et, à la fin de l’année, nous serons à 4,5%. La croissance est très bonne », se félicite le CEO. Le développement d’En Voiture Simone a souvent été tributaire du législatif. Tout a commencé en 2015 avec la loi Macron qui a ouvert à la concurrence plusieurs secteurs dont l’auto-école. « Nous avons pu ouvrir nos portes mais nous avons été confrontés à un problème majeur. L’Etat a freiné l’innovation pour éviter que les auto-écoles traditionnelles ne soient trop vent debout. Il a été fait en sorte que nous ayons moins de places d’examen pratique que les auto-écoles traditionnelles. Les délais d’attentes pour nos élèves étaient très importants. »
Un virage législatif majeur en 2020
En 2020, une nouvelle loi est promulguée et appliquée progressivement jusqu’en 2023. Elle réajuste le système d’attribution des places à l’examen du permis de conduire avec une répartition entre les auto-écoles proportionnelle selon le nombre d’enseignants de chacune. « C’est un système très juste. Depuis, notre croissance a significativement augmenté », explique Édouard Rudolf.
Le marché des auto-écoles est extrêmement fragmenté et partagé entre une multitude petites structures. « Il y 10 000 auto-écoles avec un chiffre d’affaires moyen de 180 000 euros. C’est donc un marché à 1,8 milliard d’euros avec près d’un million de candidats au permis chaque année», développe le CEO. En Voiture Simone a pu augmenter ses prix pour atteindre cette rentabilité en surfant sur la vague de la loi 2020, tout en restant plus attractif que ses concurrents. « Nous sommes environ 40% moins chers. Les enseignants sont indépendants, ils ont leur propre véhicule, leur propre parking. Nous avons peu de salariés, pas de locaux, ce qui nous permet de baisser le prix du permis.» En Voiture Simone travaille avec plus de 1000 enseignants chaque jour.
Des parcours de formation ultra-personnalisés
Désormais, l’objectif pour la startup est de continuer à travailler sur la qualité de son service « de l'expérience de l'élève, de son entrée en formation jusqu'à la fin de sa formation. Que ce soit sur son parcours pédagogique, que ce soit ses relations avec le service client, que ce soit pour réserver ses examens, l'accompagnement à l'examen, le jour J où il reçoit son permis de conduire », insiste Édouard Rudolf. En Voiture Simone veut également intégrer l’IA générative dans sa proposition de valeur pour aboutir à des parcours de formation ultra-personnalisés.
En 2021, l’auto-école en ligne a intégré Cosmobilis Group, groupe européen de distribution physique et digitale de véhicules. Un support qui permet à En Voiture Simone d’envisager des développements majeurs dans le futur. « Nous voulons proposer le premier véhicule pour l'élève. Cela sera principalement une location d'un petit véhicule citadin avec son financement et son assurance, qui pourrait être, peut-être, on y réfléchit, en partage avec une communauté réduite qu’il connaît, son cousin, son ami… », raconte Édouard Rudolf en dessinant le futur de la startup qu’il a créée avec Édouard Polèse il y a dix ans.