Face à l’envolée des attaques numériques, le marché de la cybersécurité n’est pas près de s’essouffler de sitôt. Le marché mondial devrait peser plus de 500 milliards de dollars d’ici 2030, porté notamment par des acteurs innovants qui rivalisent d’ingéniosité pour déjouer les stratagèmes des cybercriminels. L’an passé les startups de cybersécurité ont levé 12,1 milliards d’euros dans le monde, selon le baromètre Tikehau Capital.
Si les États-Unis mènent largement la danse, avec 85 % des fonds captés (10,3 milliards d’euros), c’est la France qui est en tête en Europe, avec 342 millions de d’euros levés par les startups tricolores l’an passé. Un leadership continental que la tech française espère bien conserver en 2025, notamment avec des acteurs comme Sekoia.io.
Une vigie pour anticiper les cyberattaques
Cette startup, qui s’attèle à anticiper les cybermenaces, annonce une série B de 26 millions d’euros auprès du fonds Revaia, qui vient d’ailleurs de réaliser un closing final à 250 millions d’euros pour son deuxième véhicule de growth. Le Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine ainsi que les investisseurs historiques, à savoir Bright Pixel Capital, Omnes Capital et Bpifrance, ont également participé à l’opération. Cette dernière porte à plus de 70 millions d’euros le montant total levé par la société depuis sa création en 2008 après des tours de table bouclés en 2020 (10 millions) et 2023 (35 millions).
Sekoia.io développe des solutions pour aider les entreprises à mieux se prémunir des cyberattaques. La société, basée à Rennes, agit comme une véritable tour de contrôle du système informatique des organisations pour optimiser les capacités de réaction en cas d’attaque ou de fuite des données. Le savoir-faire de Sekoia.io est concentré dans une plateforme pour simplifier le travail des centres opérationnels de sécurité (SOC). Celle-ci permet d’automatiser la détection des cybermenaces et de réduire drastiquement les temps de réponse aux incidents à l’aide de technologies d’IA générative et agentique. Cette approche a séduit des grands groupes comme EDF, Vinci et la SNCF, des startups à l’image Mirakl ou encore des organisations gouvernementales comme le ministère des Armées.
Expansion au-delà de l’Europe
La société tricolore espère continuer à monter en puissance dans les prochains mois à l’aune de la transposition de la directrice NIS 2 en France et dans le reste de l’Europe. Dans ce contexte, Sekoia.io prévoit de s’appuyer sur sa série B pour investir encore davantage dans l’intelligence artificielle pour répondre à la pénurie de talents dans la cybersécurité. L’entreprise prévoit également d’accélérer son expansion internationale, en se déployant sur de nouveaux marchés en dehors de l’Europe.
«Cette levée de fonds va nous permettre d’investir dans le développement technologique de notre plateforme – notamment en matière d’IA agentique. Sur 4 millions de menaces réelles détectées par la plateforme en 2024, 25 % l’ont été automatiquement grâce aux technologies d’IA et de renseignement qui lui sont exclusives ! Nous souhaitons accélérer ce mouvement, tout en amplifiant l’expansion internationale de nos activités au-delà de l’Europe. Notre ambition est claire : recruter des centaines de partenaires de service qui constituent nos relais de croissance à l’international, et booster leurs offres de SOC managés grâce à la plateforme Sekoia.io», explique Freddy Milesi, fondateur et CEO de Sekoia.io. La société n’est pas le seul acteur tricolore à nourrir de telles ambitions dans la cybersécurité, puisque Qevlar AI entend devenir un géant européen du secteur. Cette jeune pousse tricolore vient d’ailleurs de lever 13 millions d’euros pour se lancer sur le marché américain.