« Quand on joue à un jeu qu’on aime, le temps s’envole. » C’est en exposant ce constat lors d’une keynote ce mardi à l’hôtel Gaillard, à Paris, que Jean-Charles Samuelian-Werve, cofondateur et CEO d’Alan, a présenté l’approche de son entreprise pour rendre la santé plus ludique. Et pour cela, la licorne tricolore a opéré une refonte de son application. Nom de code de l’opération : Alan Play.
Pour cela, Alan veut davantage gamifier l’expérience proposée à ses membres. Une envie déjà entrevue il y a cinq mois, lors de la précédente keynote de l’entreprise. A cette occasion, le trublion français de l’assurance-santé avait notamment dévoilé Walk, un produit avec lequel chaque pas rapporte des points baptisés « berries » (baies en français), qu’il est possible d’échanger pour faire des dons à des associations ou obtenir des réductions sur Alan Shop.
« Rendre la santé aussi captivante que les meilleurs jeux »
Alan a donc repris les ingrédients de ce produit pour pousser davantage cette approche ludique dans la nouvelle version de l’application. « Nous voulons rendre la santé aussi captivante que les meilleurs jeux », a assuré Jean-Charles Samuelian-Werve. Pour cela, une progression par niveaux mettant l’accent sur l’activité physique et le bien-être mental (marche, méditation…) a été intégrée à l’application pour mettre en place des circuits de récompenses immédiates. En effet, chaque niveau permet de débloquer de nouvelles fonctionnalités et des récompenses exclusives. A mesure que les utilisateurs adoptent de meilleures habitudes bénéfiques pour leur santé, ils peuvent les convertir en réductions sur la marketplace Shop, intégrée à l’application Alan, ou faire des dons à des associations.
Cette refonte de l’application a été testée avec 3.200 entreprises et Alan espère maintenant la rendre aussi incontournable que des applications additives comme Candy Crush ou Duolingo. Alan espère maintenant qu’elle sera adoptée par les 710.000 membres de ses 33.000 entreprises clientes. La licorne mise notamment sur des compétitions sociales, comme des ligues d’entreprise, des défis entre collègues et des classements pour créer de l’émulation. « En rendant la prévention aussi engageante qu'un jeu, nous créons les conditions pour que chacun puisse vivre en meilleure santé plus longtemps. Ces innovations démontrent qu'il est possible de combiner impact social et modèle économique vertueux », se réjouit Jean-Charles Samuelian-Werve.
Cap sur la rentabilité
Alan sort d’une année 2024 prolifique, avec plus d’un demi-milliard d’euros de revenus annuels récurrents (ARR), en progression de 48 % par rapport à 2023. Dans le même temps, les pertes ont été réduites à 54 millions d’euros l’an passé et elles ne représentent plus que 14 % du chiffre d’affaires, contre 21 % un an plus tôt.
Avec cette trajectoire financière, Alan confirme son objectif d’atteindre la rentabilité en 2026. En France, la société pourrait même être profitable dans les prochains mois. En 2025, elle vise 40 % de croissance de chiffre d’affaires pour atteindre les 700 millions d’euros de revenus annuels récurrents, avant de viser le milliard dès 2026, année durant laquelle la barre du million de membres doit être franchie. Alan capitaliser sur sa percée la fonction publique et son expansion à l’international, notamment au Canada où la société vient de débarquer. En début d’année, elle a également étoffé son offre, avec le lancement de « Dolce Vita » à destination des retraités.