« Notre object est de faire émerger, peut-être pour la première fois, un acteur majeur de la cybersécurité depuis l’Europe. Ce n’est pas une chasse gardée américaine ou israélienne », appuie Ahmed Achchak, cofondateur et CEO de Qevlar AI. La startup d’IA dans la cybersécurité annonce un tour de table de 14 millions de dollars (environ 13 millions d’euros). Cette levée de fonds a été menée par le fonds suédois EQT Ventures et le Californien Forgepoint Capital International avec des business angels. Florian Douetteau, CEO et cofondateur de Dataïku, Olivier Pomel, CEO de Datadog, et Mehdi Ghissassi, ancien directeur produit de Google DeepMind, ont notamment participé à ce tour.
Lancée il y a deux ans et demi, la startup avait déjà levé 4,5 millions d'euros en novembre 2023. La cybertech développe des outils d’IA à destination des « SOC », security operations center des grands groupes, ou à des prestataires de cybersécurité. « Ce que nous développons, ce sont des agents, des analystes IA, qui vont se saisir de toutes les alertes de cybersécurité de manière autonome. Le mot autonome est extrêmement important », explique Ahmed Achchak. « L’IA va venir traiter ces alertes, en ayant accès aux sources clients, et revenir à l’analyste avec les résultats. »
25 postes à pourvoir dès maintenant
La solution de Quevlar est synonyme d’un gain de temps important pour les analystes cyber. « Il n'y a aucune intervention humaine nécessaire, cela vient drastiquement réduire le temps d'investigation nécessaire pour arriver à la bonne conclusion », développe le cofondateur. « Nous avons deux typologies de clients, d’abord des grandes entreprises qui font face à des problèmes de scalabilité. Elles reçoivent des dizaines de milliers d’alertes par jour, également la nuit. Leur responsabilité et d’investiguer toutes ces alertes. Nous travaillons également avec ce que nous appelons des prestataires de services de sécurité managés. » Les agents de Qevlar AI sont « agnostiques en termes d’alertes », ils peuvent donc en traiter d’une grande variété, du mail de phishing à l’arnaque au président.
Qevlar est déployé dans des entreprises du CAC 40 et des équivalents dans les autres pays européens, en Allemagne et en Suède notamment. La jeune pousse ambitionne de se développer aux Etats-Unis tout en renforçant sa présence en Europe. « Le marché américain de la cyber est assez hégémonique, il est important d’aller vite s’y mesurer. » Ce tour de table va accélérer le go-to-market de Qevlar AI.
Le deuxième objectif est de « continuer à étoffer notre équipe produit et ingénierie, continuer à developper des fonctionnalités demandées par nos clients », dévoile Ahmed Achchak. La startup compte aujourd’hui une trentaine de collaborateurs et recrute pour 25 postes. « Si on les trouve, on les recrute tout de suite ! » L’équipe n’a pas fini de se développer. « Nous voyons ce tour plutôt comme du seed, mais il pourrait effectivement être labellisé série A », constate le CEO. « Il faut déployer notre capital mais nous avons déjà des conversations pour un prochain tour. »