Un pas vers une sortie de crise ? Les actionnaires historiques d’Ynsect réinvestissent 10 millions d’euros pour permettre à la scaleup de poursuivre son activité. L'entreprise précise que cet apport de fonds lui permet de maintenir “ la production et la livraison des clients, et les discussions avec de potentiels investisseurs pendant les prochains mois”. Un montant dérisoire comparé à l'ensemble des montants levés par la société : plus d'un demi-milliard d'euros. Placée en redressement judiciaire le 3 mars dernier, Ynsect a obtenu une réponse favorable à la prolongation de la période d’observation. La prochaine audience se tiendra fin mai. 

Dans le même temps, l'agritech annonce qu'elle change de visage et qu'elle accueille un nouveau CEO : Emmanuel Pinto. “Il aura la mission d’accompagner la société pendant cette période et de travailler avec les actionnaires à une recherche de solutions pérennes, dans le cadre de la procédure en cours.” Il est associé depuis 2022 de Dirigeants & Investisseurs, une entreprise spécialisée dans l’accompagnement des sociétés en difficulté. Il supplée Shankar Krishnamoorthy, qui dirigeait la startup depuis deux ans. Antoine Hubert, le cofonfateur d'Ynsect, reste lui administrateur et directeur de la stratégie de l'entreprise. 

L’espoir d’une reprise 

Toujours en redressement judiciaire depuis le 3 mars, la période de dépôt des offres de reprise s’est achevée ce vendredi 3 avril. Ynsect révèle avoir reçu “une marque d'intérêt” pour la reprise partielle de son site industriel de Dole. “Elle est actuellement en cours d’analyse et le tribunal se prononcera lors d’une prochaine audience fin mai.” 

Ynsect est suivie par le tribunal de commerce d’Evry, il s'agissait d'une demande de la part de la startup qui a souhaité convertir sa procédure de sauvegarde dans l’espoir de pouvoir trouver un repreneur

Pour rappel, Ynsect a levé 600 millions d’euros depuis sa création, avec un dernier tour de table à 160 millions en avril 2023. Ce qui ne lui a pas permis de compenser la perte financière liée au retard de deux ans de la construction de son immense usine de Poulainville (Somme). En 2023, l’entreprise perdait 80 millions d’euros. 200 emplois sont menacés.