La covid a opéré un tournant majeur dans le monde professionnel : une généralisation du télétravail. Au premier semestre 2024, 22 % des salariés du privé ont télétravaillé au moins une fois par mois selon l’Insee, bien loin des 4 % en 2019. Mais au sortir de la crise, certaines entreprises, dont celles de la tech ont tenté de mettre fin à la pratique. Tesla, Goldman Sachs ou encore Amazon ont exigé un retour en présentiel de leurs salariés, arguant une baisse de la productivité.

Trop tard, le pli était pris. Chez le Français Ubisoft, ce revirement a été particulièrement mal vécu ; les salariés ont fait grève fin 2024 contre une réduction du télétravail et pour de meilleures conditions salariales. Et l’importance de cette pratique se confirme dans l'enquête du cabinet de recrutement Robert Half sur les aspirations des professionnels en 2025.

Un acquis non négociable

Concrètement, le spécialiste du recrutement spécialisé a sondé 1000 salariés français en mars 2025, notamment sur la flexibilité au travail. Le constat est sans appel : empêcher le télétravail, c’est se priver de talents.

Dans le détail, 24 % des sondés affirment qu’ils quitteraient leur entreprise si le télétravail était supprimé, et le simple fait de réduire cette pratique en ferait fuir 19 %. Cet avantage est donc perçu comme un acquis non négociable par beaucoup. Et pour les jeunes actifs, cette tendance est encore plus forte : parmi les 18-34 ans, un quart quitterait leur entreprise en cas de réduction de la politique de télétravail.

Un enjeu pour la rétention des talents

Plus globalement, 34 % des salariés estiment que la flexibilité (télétravail, travail hybride, flexibilité des horaires) est un critère déterminant pour la rétention des salariés, un chiffre en hausse de 3 points par rapport à 2024. Malgré ces chiffres élevés, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle reste le critère numéro un pour 54 % des sondés sur cette question.