Un peu plus de deux ans après sa série A de 34 millions d’euros, Fairmat annonce un nouveau tour de table en série B. La jeune pousse, fondée par Benjamin Saada, récolte 51,5 millions d’euros. 26,5 millions d’euros sont levés en capitaux propres auprès de BPI Large Venture et de Slate VC avec la participation du family office suisse Cape Capital et des investisseurs historiques de Fairmat, Singular, Temasek, CNP et Pictet Groupe. Les 25 millions restants sont levés en dette auprès de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Cette série B porte à près de 100 millions d’euros le montant total levé par la startup.
« Nous allons profiter de ces trois prochaines années pour bâtir une circularité totale sur un domaine d’activité grâce à notre technologie Infinity Recycling », dévoile d’abord Benjamin Saada, fondateur et CEO de Fairmat. Cette technologie a été présentée en janvier dernier à l’occasion d’une keynote. Elle permet de recycler à l’infini du carbone composite et donc de le réutiliser sans fin dans la fabrication d’objets en carbone comme des skis, des raquettes de tennis etc. Une première mondiale. « Cette technologie fonctionne, ce n’est pas un POC, nous avons donc trois ans pour créer une vraie boucle avec un partenaire », insiste le CEO.
50 000 morceaux de carbones pilotés par heure
Avec cette série B, l’entreprise prévoit également de tripler ses capacités de production au sein de ses deux « FairFactories », dont l’une est en France et la deuxième aux Etats-Unis. « Nous allons scaler nos livraisons », précise Benjamin Saada. Fairmat va s’appuyer sur son logiciel propriétaire pour augmenter la productivité de ses usines.
« Tous nos robots sont équipés de capteurs capables de fournir de la data. L’objectif est de piloter en temps réel la fabrication et l’allocation de petits morceaux de carbone, des chips, sachant que nous en fabriquons, à l’heure actuelle, 50 000 per heure. Nous décidons donc individuellement ce que vont devenir ces 50 000 chips », détaille Benjamin Saada. « Ainsi, nous pouvons homogénéiser en permanence la qualité de fabrication des produits. » Fairmart fabrique 6 types composites destinés principalement aux biens de consommation, notamment aux produits de sports, mais aussi à l’industrie automobile et pour les secteurs de l’énergie. « Nous allons également consolider nos positions commerciales dans de nouveaux domaines d’activités. »
« Passer le plus de seuils de rentabilité possibles »
Fairmat compte 18 clients actifs dans ces trois domaines industriels et 14 autres sont en cours de développement. Enfin, Fairmat veut profiter de cette série B pour passer « un maximum de jalons de rentabilité ». « Il y a la rentabilité au niveau d’un site de production, des sites de production et du siège, la rentabilité en incluant le développement de nouveaux produits etc. Il y a plusieurs seuils, le but du jeu et d’en passer le plus grand nombre », explique Benjamin Saada en rappelant que la trajectoire de son entreprise s’appuie sur un plan à trois ans.
En quatre ans, Fairmat a réussi à introduire ses composites dans plusieurs chaînes de production tout en développant de nouvelles technologies. L’entreprise a sécurisé 2 900 tonnes de matière par an et atteint les 50 millions d'euros de commandes signées fin 2024. « Fairmat répond exactement aux besoins des industriels avec qui on travaille, cela nous permet de créer des partenariats très forts avec certaines des plus grandes sociétés du monde (Exel, Décathlon par exemple, ndlr). Ils nous font confiance et nous permettent d’aller vite », confie Benjamin Saada. « Notre technologie est hors du commun mais c’est ce qui est au coeur de nos stratégies, de notre développement. » L'enjeu désormais : répondre à la demande, industrialiser, livrer, exécuter.