2023 a marqué un tournant. Une prise de conscience collective s’est opérée autour de la puissance des nouvelles intelligences artificielles, ces fameux modèles fondés sur l’architecture transformers — le “T” de GPT. Et nous avons tous été bluffés.
2024, c’est l’année où la qualité d’analyse et de raisonnement a fait un bond. Les images générées sont devenues bluffantes, les vidéos inquiétantes de réalisme. Et pourtant, selon Demis Hassabis, le patron de DeepMind, « 2025 sera l’année des agents IA ». L’enjeu est ailleurs : non plus produire du contenu, mais agir en autonomie.
Vous les utilisez peut-être déjà sans le savoir. La “recherche profonde” de ChatGPT, Perplexity ou Gemini décompose votre question, va explorer des dizaines de pages web, et vous livre — parfois après de longues minutes — une réponse détaillée, presque une mini-étude. Ce sont des agents.
Mais les agents IA, ce n’est pas “juste” une IA qui répond à une question. C’est une IA qui poursuit un objectif, prend des décisions, choisit les outils à utiliser et agit, parfois sur plusieurs étapes, sans intervention humaine.
Des débuts encore lents… mais spectaculaires
OpenAI a lancé Operator en janvier. Il est capable de faire des recherches de voyage ou d’acheter un produit en ligne, de bout en bout, sans aide humaine. Réservé à un abonnement haut de gamme, il reste discret. Mais c’est Manus, un agent IA chinois présenté en mars, qui a déclenché une vraie onde de choc.
Manus est capable de prendre le contrôle d’un navigateur, de naviguer sur des sites complexes, de remplir des formulaires, de se connecter à des outils métiers — et même de lancer un design sur Canva. Certes, le résultat n’est pas encore très esthétique. Mais quand on voit une IA utiliser un logiciel comme le ferait un humain, une chose devient évidente : le cap de l’autonomie est franchi.
Et à la vitesse à laquelle évolue l’IA, nous savons que ces prototypes maladroits d’aujourd’hui deviendront, dès demain, des assistants performants sur des tâches répétitives, précises, décomposables.
L’ère des “super-agents” approche
Google prépare aussi ses agents, comme “Project Mariner”, capables d’agir dans Chrome. Mais c’est encore OpenAI qui frappe le plus fort, en annonçant une gamme de “super-agents” :
- Agent pour cadres et experts : 2 000 $/mois
- Agent pour développeurs : 10 000 $/mois
- Agent pour chercheurs niveau PhD : 20 000 $/mois, capable de formuler des hypothèses scientifiques et de coder automatiquement.
On change de dimension.
L’AImpact sur une agence de comm’: Une nouvelle façon de travailler
En tant qu’entrepreneurs dans la communication, nous sentons déjà le basculement. Rédiger un communiqué de presse ou un post social media sans IA nous semble déjà anachronique. Et demain ?
Demain, nous déléguerons peut-être toute la chaîne : veille de tendances, stratégie éditoriale, rédaction des contenus (texte, image, vidéo), planning de diffusion, community management, ciblage et activation d’influenceurs, voire les relances par e-mail ou SMS.
Un agent IA pourrait suivre les conversations clés autour de votre marque, repérer les signaux faibles, proposer une stratégie et la mettre en œuvre. De bout en bout. Sans lever la main.
Et si cela vous semble futuriste, rappelez-vous cette phrase de Sam Altman, PDG d’OpenAI :
“On parie sur la première année où une entreprise d’un milliard de dollars sera lancée par une seule personne.”
Entrepreneurs : à nous de jouer
Si nous sommes convaincus que l’humain gardera — pour longtemps — un rôle essentiel de pilotage, de supervision et d’arbitrage, il serait dangereux de penser que cette révolution nous laissera indemnes. Homo homini lupus est. Chaque métier, chaque poste, chaque process doit être repensé à l’aune de l’IA autonome.
Nul ne sert d'alerter nos lecteurs sur une possible dystopie type Bienvenu à Gattaca, l’idée serait de voir “l’IA comme une nouvelle ampoule, à l’image d’Edison, qui (nous) éclaire encore diffusément” notre ère.
Pour autant, il faut s’en saisir. Car pour nous, entrepreneurs, cela ne représente pas une menace, mais un terrain de jeu immense. Un levier de productivité, de création, d’optimisation. À condition de ne pas rester spectateurs.
C’est maintenant que se prépare l’agence (ou l’entreprise) de demain. C’est maintenant que se joue notre capacité à intégrer ces outils, à réinventer nos méthodes, et à réaffirmer ce que seul l’humain peut apporter : la vision, l’éthique, la créativité, l’émotion.
Les agents IA ne nous remplacent pas. Ils nous obligent à nous transformer.