DeepIP a un pied de chaque côté de l’océan Atlantique. Un CEO-fondateur à New York, François-Xavier Leduc, et un CTO-fondateur à Paris, Edouard d’Archimbaud. La jeune pousse est un spin-off de Kili Technology, solution de traitement de la data au service de l’intelligence artificielle, lancée il y a 15 mois. François-Xavier Leduc, pour l’instant à la tête des deux entreprises, n’en est donc pas à son coup d’essai, c’est la quatrième structure qu’il lance. Une expérience qui lui a permis de lever 15 millions de dollars en 15 jours.
« Ce sont des fonds avec qui j’ai une relation de confiance depuis longtemps, liée à mon histoire d’entrepreneur en Europe », reconnait François-Xavier Leduc. Serena, Headline, Résonance et Balderton ont souscrit à ce tour de table. DeepIP développe deux produits au service des avocats en propriété intellectuelle. Le premier assiste les avocats dans la rédaction des dépôts de brevets et le second se concentre sur la « prosécution », la génération d’éléments pour défendre ces brevets.
Une IA générative capable de lire, d’écouter et de regarder
«Une fois qu’une innovation est repérée pour être brevetée, il faut rédiger un formulaire d’invention et le transmettre aux avocats. C’est, en général, doublé de 45 minutes de conversation téléphonique avec eux. Nous, nous récupérons ces éléments et nous les donnons à notre modèle d’IA. Nous pouvons aussi ajouter des dessins, schémas etc. », détaille François-Xavier Leduc. L’IA va ensuite comprendre et suggérer à l’avocat différents éléments qu’il doit rédiger pour déposer sa demande.
Pour encore plus de fluidité, toute la solution de DeepIP est intégrée à la suite Word, « là où les avocats travaillent ». La rédaction d’un brevet peut prendre entre 20 et 40 heures et peut coûter entre 5 000 et 100 000 dollars en fonction de leur complexité, d’après DeepIP. « Ce premier produit a été conçu et développé pour les clients américains », précise le CEO. « Le marché a été beaucoup plus réceptif aux États-Unis, un an avant l'Europe, ce qui est souvent le cas. »
« Accélérer le go-to-market »
Le but de ce tour de table est donc d’accélérer la commercialisation de ces deux produits de DeepIP. Le développement du premier a été très rapide. « En quatre mois, nous l’avons développé, commencé à le vendre, réussir à avoir du feedback de nos utilisateurs », raconte le fondateur. « En sept mois, nous avons généré 1 million de dollars de revenus. »
Avec ce tour de table, DeepIP va structurer son équipe commerciale et produit pour accélérer son go-to-market. L’équipe travaille, en plus des cabinets américains, avec des acteurs de la place française et italienne. « L’enjeu, dans les mois à venir, est de suivre la maturation du marché, d’utiliser ces grands partenariats pour développer la commercialisation sur toutes les géographies. » DeepIP prévoit également de poursuivre sa R&D pour « aller vers des workflows de plus en plus agentiques », précise François-Xavier Leduc. La deuxième évolution majeure réside dans l’adaptation de la rédaction au style de l’avocat « en apprenant de rédactions préalables. »
DeepIP garantit également la sécurité totale de ces données très sensibles. « Nous fonctionnons avec deux infrastructures, toutes deux hébergées par Azur, l’une en Europe, en France, et l’autre aux États-Unis.» François-Xavier Leduc l’assure : aucune donnée n’est sauvegardée « post-processing ». Comment le modèle de DeepIP a-t-il été entraîné ? Grâce aux 165 millions de brevets disponibles publiquement.