Rien ne va plus pour Aldebaran ! Connue pour ses robots humanoïdes Nao et Pepper, la société française discute avec des investisseurs après son placement en redressement judiciaire et pourrait licencier près de la moitié de ses effectifs, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources internes.

En pleine déconfiture financière, l'entreprise a été placée sous procédure de sauvegarde en janvier, puis en redressement judiciaire le 17 février, a confirmé la direction d'Aldebaran à l'AFP jeudi. Elle a également dit être en discussion «avec plusieurs investisseurs potentiels» pour «assurer un avenir solide et durable» au groupe. Plus de 70 salariés vont être licenciés sur les 164 que compte Aldebaran, a assuré à l'AFP un ingénieur de la société sous couvert d'anonymat. Un chiffre que la direction n'a pas commenté.

Cet ingénieur dénonce «l'abandon brutal» l'été dernier de l'actionnaire principal du groupe, l'Allemand United Robotics Group. Cette filiale du fonds RAG-Stiftung avait racheté Aldebaran en 2022 au groupe japonais Softbank Robotics Group, qui détenait la société française depuis 2012 et l'avait renommée SoftBank Robotics Europe. La décision de son principal actionnaire de se recentrer «sur la distribution d'une nouvelle gamme de produits en provenance de Chine» a «contraint Aldebaran à se tourner vers de nouveaux investisseurs», avait écrit l'entreprise dans un communiqué fin janvier.

Succès mitigé pour Nao et Pepper

Créée en 2005 à Paris par Bruno Maisonnier, Aldebaran Robotics s'était spécialisée dans la création de robots humanoïdes comme Nao et Pepper, petit robot blanc devenu l'emblème de l'entreprise. Pepper mesure la taille d'un petit enfant et se déplace sur des roulettes qui font office de pieds. Le robot, qui peut tenir une conversation et comprendre les réactions de ses interlocuteurs, est notamment utilisé dans les hôpitaux et les grands magasins comme agent d'accueil. Mais il a connu un succès mitigé.

Lancée en 2014, la production de Pepper avait été interrompue en 2021, menant au licenciement de près de la moitié des effectifs de l'entreprise. Aldebaran paye également le succès moins bon qu'espéré de son dernier robot, Plato, encore en développement.