La prise de conscience est désormais quasi-générale : le sucre est omniprésent dans notre alimentation, se dissimulant même dans des produits insoupçonnés. Cette ubiquité soulève des inquiétudes croissantes. Et pour cause, sa consommation excessive est associée à de nombreux problèmes de santé, allant de l'obésité au diabète de type 2, en passant par les maladies cardiovasculaires. Soucieuse de son bien-être physique et mental, Raphaëlla Nolleau, cofondatrice de Yacon&Co, a pris ce sujet à bras le corps il y a de nombreuses années alors qu’elle habitait encore aux Etats-Unis. Au départ pour elle-même.
“Aujourd’hui, rares sont ceux qui finissent leur vie sans diabète ou sans problème cardiovasculaire. Pire encore, une étude récente a démontré que du haut de ses 8 ans, un enfant en 2025 avait consommé la même quantité de sucre que ses grands-parents tout au long de leur vie. Concrètement, les préconisations de l’OMS sont autour de 25g par jour et par personne quand la moyenne consommée flirte en réalité avec les 100g”, explique-t-elle.
“J'ai pris conscience de cette problématique alors que je vivais aux États-Unis. À l’époque, en 2016, à l’instar de tous ceux qui voulaient trouver un substitut, je consommais du sirop d’agave, mais j’ai constaté de la fatigue chronique, des problèmes de digestion et le lien de cause à effet a rapidement était fait par mon gastro entérologue qui m’a d’ailleurs permis de réaliser que derrière son packaging vert se cachait finalement un produit composé à 75% de sucre”.
Une plante péruvienne au miraculeux pouvoir sucrant
Un an après avoir pris la décision radicale de stopper tout apport de sucre, Raphaëlla Nolleau rentre en France pour des raisons professionnelles. Elle rencontre alors Thierry Barrier. Diabétique de type 2, ce dernier est en quête d’une alternative saine au sucre - autre que le très décrié aspartame et la peu ragoûtante stévia - pour stabiliser sa glycémie et réduire sa dépendance à l'insuline. Ses recherches le conduisent à découvrir le yacon.
Également appelée poire de terre, une fois pelée, pressée et concentrée, cette plante péruvienne poussant à 3000 mètres d'altitude révèle un sirop au pouvoir sucrant étonnant et aux multiples bienfaits, un substitut parfait au sucre traditionnel. Ensemble et accompagnés de Clément Poyade, ils s'engagent à "désucrer les Français", faisant de cette mission de santé publique le cœur de leur projet entrepreneurial. En 2021, ils fondent la foodtech Yacon&co pour produire et commercialiser le sirop de yacon, quatre fois moins sucré que le sucre blanc, deux fois moins calorique, 100% naturel et biologique.
“Il remplace le sucre et les faux sucres dans l’alimentation quotidienne aussi bien dans le café que dans un appareil pour un gâteau. Riche en fibres, il a aussi des vertus pour le microbiote”, observe Raphaëlla Nolleau.
Une importante traction commerciale pour Yacon&co
L'entreprise est désormais présente dans plus de 1500 points de vente, couvrant l'ensemble des enseignes bio de France. Malgré cette forte implantation dans les magasins physiques, Yacon&co maintient une stratégie omnicanale. Et pour cause, l'entreprise réalise environ 50% de son chiffre d'affaires via son site e-commerce. “La traction commerciale est énorme si on part du principe qu’1 milliard de personnes dans le monde est diabétique ou pré-diabétique”, explique la cofondatrice qui peut déjà se targuer d’avoir vu le chiffre d’affaires de la startup multiplié par 5 entre 2023 et 2024. ”Nous avons clôturé l'exercice 2024 avec 2,5 millions d’euros de CA”, précise Raphaella Nolleau.
Pour mener à bien son développement, Yacon&co a réalisé une première levée de fonds significative de 2 millions d’euros en 2023, lui permettant de construire sa première usine au Pérou et de s'imposer rapidement comme leader mondial de la production de sirop de yacon. Un sirop qu’elle commercialise sous différente forme et transforme même en recettes de pâtes à tartiner pour supplanter la préparation à base d’huile de palme. Pour acculturer les consommateurs, la foodtech a publié un livre de recette qui répertorie 80 préparations classiques au sein desquelles il est désormais possible de remplacer le sucre blanc par le fameux sirop.
"Avant la construction de notre usine, la production mondiale de sirop de yacon s'élevait à environ 60 tonnes par an. Grâce à nos nouvelles installations, nous sommes désormais en mesure de produire 400 tonnes annuellement. Cette augmentation considérable de la capacité de production nous permet d’imaginer passer d'un marché de niche à l'intégration du yacon dans des préparations réalisées par l’industrie alimentaire", explique Raphaëlla Nolleau, cofondatrice de Yacon&co.
Pour réaliser ces objectifs de croissance, la startup lance une campagne de financement sur la plateforme Sowefund et espère récolter 1 million d’euros auprès du grand public.
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