Un million d’euros en 24 heures. C’est le chiffre d'affaires record réalisé par Naali après la diffusion de son passage dans l’émission « Qui veut être mon associé ? ». La startup qui réalise 8 millions d’euros de chiffre d’affaires en commercialisant des compléments alimentaires à base de safran, pour lutter contre le stress ou améliorer ses phases de sommeil, ne s’attendait pas à un tel engouement. « On s’était préparé, on avait pas mal de stocks avant l’émission mais en 12 jours, tout a disparu », raconte Nadir Tayach, le cofondateur. A compter de ce moment-là, Naali a mis en place des précommandes. Pour les fondateurs, qui ont rapidement recruté pour répondre à la demande et envoyer les colis au fur et à mesure, « la période était compliquée à gérer. » « On commence à peine à recevoir notre réassort », souligne Nadir Tayach, qui précise que le coup de projecteur lui a « permis d’accélérer et de recruter du personnel. » 10 personnes ont rejoint les 33 salariés de la société.
« Zéro rupture, ni sur-stock »
Les fondateurs de Funkie - qui réinvente les incontournables du petit déjeuner, comme la pâte à tartiner ou les céréales, pour en faire des produits sains - ont, eux aussi, été surpris de l’engouement suscité par l’émission. « Ça a été assez incroyable, confie Adrien Decastille, qui a cofondé la société aux côtés de Camille Azoulai. Jusque-là, le e-commerce pesait environ 5 % de notre chiffre d’affaires. Avant l’émission, on s’était organisé pour se doter d’un site performant. Et heureusement, car en deux heures le soir de l’émission, on a fait l’équivalent de tout ce qu’on a fait en un an. »
Dans le même temps, Funkie a vu ses ventes augmenter de 25% par rapport à un mois classique dans la grande distribution. « Nous sommes principalement distribués dans les supermarchés, nos commerciaux avaient mis le paquet avant l’émission pour que nos produits soient présents dans le plus de magasins possibles et certains ont été dévalisés », assure Adrien Decastille. Pour autant la vague avait été bien anticipée. « On avait prévu du stock pour pouvoir répondre à la demande mais sans surstocker non plus. On avait les matières premières et les packaging et des créneaux bloqués pour lancer la production très rapidement si besoin. Et grâce à cette stratégie, on a eu zéro rupture, ni sur-stock, et on n’a pas eu besoin de recruter », poursuit le cofondateur.
« Assumer les recrutements supplémentaires »
Car le risque pour les startups est de voir trop gros. « Il y a des boites qui se trouvent en difficulté après l’émission », souligne Adrien Decastille. C’est le cas de Cosmos Energy, qui commercialise des shots de boissons sains et énergisants. La startup avait mis les bouchées doubles avant l’émission. « On a refondu notre site, on est passé en production 24 heures sur 24 trois semaines avant l’émission et on a recruté 17 personnes. Mais avec du recul, ce n’était pas une bonne décision », confie Léo Ravillion, le dirigeant. Car finalement, le volume de commandes a été moins élevé qu’espéré. « Notre chiffre d’affaires a quand même été multiplié par 2,5 mais on s’attendait à plus », confie le dirigeant qui se retrouve avec « des problématiques de stock. » « Désormais, il faut assumer les recrutements supplémentaires et le sur-stock, c’est très challengeant pour nous », concède l’entrepreneur qui a fait passer son nombre de salariés de 10 à 27 et espère stabiliser ses effectifs à 20. « Il y a d’énormes disparités entre les sociétés. Certaines vont réaliser quelques milliers d’euros grâce à l’émission, quand d’autres feront un million, concède Léo Ravillion. C’est extrêmement compliqué d’anticiper. »
L’émission reste un coup de projecteur sur les marques, d’ailleurs en grande majorité dédiée au grand public. Elles peuvent également encourager la recherche d’investisseurs privés. « Parfois les startups sont déjà en train de lever des fonds et ne le disent pas. Et l’émission peut avoir des effets incroyables sur elle, en boostant leur chiffre d’affaires. Parfois, elles ne sont donc plus trop d’accord avec les conditions qui ont été annoncées au moment du tournage », souligne Stéphanie Delestre.
Il n’est pas rare que les deals annoncés en plateau n’aboutissent pas. Les due diligence ne correspondent pas, les conditions d’investissement ne conviennent plus… Les raisons peuvent être variées.