Changement de capitaine à la barre du Campus Cyber. En effet, la structure, qui a vocation à être un véritable lieu «totem» de la cybersécurité en France, annonce l’arrivée de Joffrey Célestin-Urbain au poste de président. Il succède à Michel Van Den Berghe, qui avait piloté le projet depuis son lancement. La nomination de cet énarque est conditionnée à un avis favorable de la Haute autorité pour la transparence et la vie publique (HATVP).
Joffrey Célestin-Urbain arrive au Campus Cyber avec 17 ans d’expérience dans la haute fonction publique. Il a notamment passé douze ans au Ministère de l’Économie et des Finances, dont sept à la Direction générale du Trésor et cinq à la Direction générale des entreprises. C’est au sein de cette dernière qu’il occupait depuis 2018 le poste de chef du service de l'information stratégique et de la sécurité économiques à Bercy.
Ce haut fonctionnaire a également passé une quinzaine d’années à l’étranger, dont sept en Allemagne et trois aux États-Unis. Outre-Atlantique, il a été le représentant de la France à la Banque interaméricaine de développement à Washington de 2014 à 2017.
«C’est un pari fou que nous avons pu concrétiser»
Désormais à la tête du Campus Cyber, c’est un nouveau défi qui l’attend. Dans le cadre de ses fonctions, il devra poursuivre l’œuvre de ce prédécesseur pour continuer à faire grandir l’écosystème de cybersécurité dans l’Hexagone et défendre la souveraineté tricolore qui est menacée par des acteurs étrangères de plus en plus virulentes, en provenance notamment de la Russie. «Je suis honoré de prendre la présidence du Campus Cyber à un moment clé de son évolution. Notre mission est claire : faire du campus plus qu’un lieu totem, un créateur de valeurs augmentées», a déclaré Joffrey Célestin-Urbain.
Charge à lui d’imprimer son empreinte pour reprendre le flambeau laissé par Michel Van Den Berghe, qui a vu le Campus Cyber prendre son envol en 2022 sous sa présidence. L’ancien patron d’Orange Cyberdefense avait annoncé sa démission fin 2024. Elle était effective depuis le conseil d’administration du 9 décembre dernier. Il part avec le sentiment du devoir accompli, maintenant que cette tour de 26 000 mètres carrés au cœur de La Défense, aux allures de pépinière qui mélange acteurs publics (Anssi, DGSI…) et privés, tourne à plein régime. «C’est un pari fou que nous avons pu concrétiser. Le Campus Cyber est désormais solidement ancré dans l’écosystème français et international», se félicite ainsi Michel Van Den Berghe au moment de passer la main.
Clara Chappaz, secrétaire d’État en charge de l’Intelligence artificielle et du Numérique, n’a pas manqué de rappeler le caractère stratégique du Campus Cyber à l’occasion de cette passation de pouvoir au sommet de la structure. «Dans un contexte où la cybersécurité est une préoccupation majeure pour nos entreprises comme les Français, le Campus Cyber, lieu unique en France, aura un rôle clé pour maximiser la création de valeur», estime l’ex-directrice de la Mission French Tech. Récemment, l’écosystème tricolore dans le secteur a été marqué par le rachat de la startup Mantra par l’entreprise italienne Cyber Guru. Cette dernière dispose justement d’une antenne en France depuis deux ans… au Campus Cyber !