Après Purple (170 millions d’euros) et Yellow (175 millions d’euros), voici Blue ! C’est le nom du nouveau véhicule d’investissement lancé par Daphni avec l’ambition de soutenir des innovations scientifiques destinées à contribuer à la transition climatique.
Pour mettre sur orbite ce nouveau fonds, la société de capital-risque tricolore annonce un premier closing de 200 millions d’euros en cette fin de premier trimestre. Le closing final est attendu d’ici la fin de l’année à hauteur de 250 millions d’euros.
Avec ce fonds, Daphni prévoit de réaliser une quarantaine d’investissements, à raison d’une dizaine par an. Dans ce cadre, il est prévu d’injecter dans les startups ciblées, principalement en pré-série A et série A, des tickets compris entre 500 000 euros et 8 millions d’euros. «La fenêtre est assez large, cela dépend de la complexité du projet», précise Pierre-Eric Leibovici, fondateur et associé chez Daphni.
«Il va y avoir un shift vers des sujets plus scientifiques»
Avec Blue, Daphni entend bien réveiller les innovations de rupture qui sommeillent dans les laboratoires français et européens. «Nous sommes convaincus qu’il va y avoir un shift vers des sujets plus scientifiques, notamment pour être au service du climat. Il y a beaucoup de beaux projets développés dans des laboratoires, mais ils sont assez mal valorisés. Or pour créer de la différenciation, il faut aller vers des sujets plus complexes. Et nous sommes convaincus que les sciences vont créer cette complexité et la barrière à l’entrée», observe Pierre-Eric Leibovici.
C’est donc pour financer ces innovations plus complexes à développer que Daphni a décidé de mettre sur orbite ce nouveau véhicule d’investissement, alors que le rythme d’innovation s’est accéléré avec l’envol de l’intelligence artificielle générative. «L’IA agit comme un super pouvoir qui permet d’élargir et accélérer la digitalisation de services. Dans ce contexte, les ruptures technologiques vont changer de nature et seront essentiellement portées par les sciences : sciences du vivant, biologie, physique, chimie et mathématiques», estime l’équipe du fonds français. Pour monter ce nouveau véhicule d’investissement, Daphni a pu compter sur le soutien de plusieurs partenaires historiques, dont Bpifrance, Crédit Mutuel Arkéa, MGEN, PRO BTP ou encore SWEN Capital Partners.
«L’Europe a une carte unique à jouer»
Pour Daphni, le lancement de Blue s’inscrit dans sa vision selon laquelle l’Europe dispose d’un avantage compétitif en matière de durabilité par rapport aux États-Unis et la Chine. «L’Europe a une carte unique à jouer. En connectant le monde académique et l’innovation entrepreneuriale, nous pouvons faire émerger des champions mondiaux capables de répondre aux défis sociaux et environnementaux de demain. Blue est un outil conçu pour accélérer cette dynamique et soutenir les entrepreneurs qui portent cette ambition», assure Pierre-Eric Leibovici.
Lancé en 2015, Daphni a investi dans plus de 70 startups européennes, dont Back Market, Swile ou encore Pasqal. Au fur et à mesure, le fonds français a intensifié ses investissements à impact, en misant par exemple sur Moonwatt (stockage d’énergie). Incarné d’abord par Marie Ekeland, Daphni a changé de braquet à l’été 2019 à l’occasion de sa fusion avec Jaïna Capital, le fonds de Marc Simoncini, entrepreneur et investisseur emblématique de la tech française. Après Yellow, Blue constitue donc le deuxième fonds lancé par Daphni depuis cette mutation.