RockFi ne veut pas perdre de temps pour donner un nouveau souffle à la gestion patrimoniale. Dans ce sens, la fintech française se montre très active en ce début d’année. Après avoir annoncé l’ouverture de trois nouveaux bureaux (Bordeaux, Lyon et Toulon) et le lancement de son application privée, exclusivement réservée à ses clients, la société révèle avoir bouclé une série A de 18 millions d’euros menée par Partech.

A cette occasion, le fonds Varsity, lancé par des anciens de Société Générale et Serena, a remis au pot, tandis que des business angels, à l’image des fondateurs de Pennylane, Arthur Waller et Félix Blossier, ont également participé à l’opération. En marge de cette dernière, Philippe Collombel, co-fondateur et General Partner chez Partech, rejoint le conseil d’administration de RockFi aux côtés de Didier Valet, ancien directeur général délégué de la Société Générale et co-fondateur de Varsity, et d’Antoine Freysz, serial investisseur à succès (La Fourchette, Doctolib, Malt…) et co-fondateur du fonds Kerala Ventures. Pour déployer ses ailes, RockFi avait levé 3 millions d’euros en avril 2024.

« Notre approche, c’est celle d’un family office »

Fondée à l’été 2023 par Pierre Marin (ex-McKinsey et Iziwork), Maxime Durand, l’un des tous premiers développeurs de Qonto, Marie Bedu (ex-Beanstock), Stéphane Carles (ex-Société Générale Private Banking), et Vincent Pagny, ancien directeur de HSBC Gestion Privée, la fintech tricolore s’appuie sur un réseau de banquiers privés indépendants et sa plateforme technologique pour rendre la gestion privée beaucoup moins archaïque qu’auparavant.

« Nous voyons la tech comme un moyen de libérer le potentiel de nos banquiers et de satisfaire nos clients. Et si on arrive à combiner le meilleur de l’humain et de la tech, on a l’ambition de s’installer rapidement parmi les leaders de la gestion de patrimoine en France et en Europe », assure Pierre Marin, cofondateur et CEO de RockFi, auprès de Maddyness. Avant d’ajouter : « 90 % du marché, ce sont des acteurs traditionnels qui sont devenus des organisations très lourdes. Quant à notre approche, c’est celle d’un family office. »

Déploiement en Europe d’ici 12 à 24 mois

Avec son modèle novateur, RockFi a dans le viseur 6,2 millions de foyers français disposant d’un patrimoine supérieur à 250 000 euros. Pour les séduire, la société s’est associée à des acteurs financiers comme BlackRock, Morgan Stanley, Goldman Sachs et Generali afin de leur proposer plus de 3 000 produits d’investissements. Neuf mois après son lancement commercial, la fintech revendique plus de 500 clients, avec 25 % de croissance mensuelle, avec un réseau de 50 collaborateurs, dont 25 banquiers privés dans 6 villes en France (Paris, Lille, Bordeaux, Lyon, Annecy et Toulon), mais elle veut passer la vitesse supérieure.

Cela tombe bien, c’est justement l’objectif de cette nouvelle levée de fonds. En effet, RockFi entend s’appuyer sur celle-ci pour recruter 60 nouveaux banquiers privés dans les prochains mois et doubler son équipe tech qui compte une douzaine d’ingénieurs à l’heure actuelle. La société souhaite également monter en puissance dans son déploiement territorial en ouvrant une ville par mois, en commençant par Nice, Cannes, Toulouse, Rennes et Strasbourg.

Si la France représente déjà un marché conséquent estimé à 4 800 milliards d’euros, RockFi pense déjà à la suite et à un futur déploiement européen. « Dans les 12 à 24 mois, nous irons au-delà de nos frontières. L’Europe, c’est un marché de 30 000 milliards d’euros », observe Pierre Marin. De quoi aiguiser l’appétit de l’entrepreneur français qui entend bien positionner RockFi comme un acteur de référence de la transformation de la gestion patrimoniale en France et en Europe. Objectif : atteindre un milliard d’euros d’actifs sous gestion d’ici fin 2026. Rendez-vous dans une vingtaine de mois pour faire le bilan.