A l’heure où les défaillances de startups se multiplient en France et en Europe, un Britannique veut insuffler un vent d’espoir sur le Vieux Continent. Dans ce sens, Harry Stebbings, un podcasteur londonien devenu investisseurs en capital-risque avec son fonds 20VC, a lancé l’initiative « Project Europe ». Objectif : mettre à contribution des figures emblématiques de la tech européenne pour soutenir les entrepreneurs de moins de 25 ans sur le Vieux Continent.
En effet, Harry Stebbings estime qu’il est urgent d’agir pour enrayer la « spirale infernale » en Europe à l’heure actuelle, qui aboutit à une fuite des cerveaux vers les États-Unis. Avec « Project Europe », il veut donc apporter sa pierre à l’édifice pour donner naissance à une génération dorée de jeunes entrepreneurs européens. « J’ai créé 20VC à l’âge de 18 ans dans une chambre à Londres. Il est temps de changer le discours selon lequel l’Europe ne peut pas construire de grandes entreprises. L’Europe peut et va construire les entreprises les plus déterminantes de notre époque », assure-t-il dans un post publié sur LinkedIn.
Un fonds de 10 millions d’euros pour miser sur les 18-25 ans
L’appel lancé par cet investisseur britannique a visiblement fait mouche, puisque 150 plusieurs grands noms de la tech européenne ont décidé de s’engager. On retrouve ainsi Sebastian Siemiatkowski, cofondateur de Klarna, Thomas Plantenga, directeur général de Vinted, ou encore Tobias Lütke, cofondateur de Shopify. Des entrepreneurs français sont également de l’aventure, à l’image d’Alexandre Prot (Qonto), Éléonore Crespo (Pigment), Nicolas Julia (Sorare), Charles Gorintin (Alan), Antoine Martin (Amo), Matthieu Rouif (Photoroom), Alexis Barreyat (BeReal) et Clément Delangue (Hugging Face).
De cette union paneuropéenne va naître un fonds de 10 millions d’euros pour investir des tickets de 200 000 euros dans des projets portés par des jeunes de 18 à 25 ans. Seules conditions : « résoudre des problèmes complexes avec des solutions techniques », « avoir une idée ou préparer une thèse » et « créer son entreprise en Europe ». Par ailleurs, aucune formation, ni financement préalable n’est requis pour être éligible. En échange de son investissement, « Project Europe » prendra une participation de 6,66 % dans le capital des startups. L'initiative rappelle la bourse lancée par Peter Thiel pour verser 100 000 dollars à des personnes de 22 ans et moins pour leur permettre de créer une entreprise plutôt que d'aller à l'université.
Cerise sur le gâteau avec « Project Europe », chaque jeune entrepreneur soutenu se verra assigné un grand fondateur européen, comme Markus Villig de Bolt. Avoir à ses côtés un entrepreneur qui a réussi à développer sa startup sur tout le Vieux Continent, voire au-delà, cela peut en effet s’avérer précieux pour faire sauter des verrous majeurs. « Dans 10 ans, il y aura plusieurs entreprises de 10 000 personnes qui découleront de Project Europe », ose rêver Harry Stebbings.
Le rendez-vous est donc pris dans une décennie.