Première startup française à s’introduire en Bourse, Believe a publié ses résultats comme l’exige la cotation. La société de streaming et label musical affiche un chiffre d’affaires en croissance pour l’année 2024. Le titre, lui, est en légère hausse à 15 euros. Il oscille entre 14 et 15 euros depuis plusieurs mois, après une introduction à 19,50 euros en juin 2021. Difficile alors de parler d’IPO réussie, le cours actuel de Believe devrait être supérieur à son cours d'introduction, surtout alors que la Bourse a été en hausse sur l’ensemble de cette période (2021-2024). 

Believe publie pourtant des bons résultats, ce qui pourrait booster le cours. Le chiffre d’affaires de la scaleup atteint 988,8 millions d’euros pour l’année 2024, soit une croissance organique de 11,5 %. L’Ebitda est également en hausse de 33,5 % pour atteindre les 67,1 millions d’euros. Géographiquement, la croissance a été la plus importante en Europe, hors France et Allemagne, elle dépasse les 23 %. Aux Amériques, Believe revendique une croissance de 18%. 

Une histoire tourmentée avec la Bourse 

Mais Believe est-elle encore une entreprise cotée en Bourse ? Techniquement oui. Trois ans après son introduction, Denis Ladegaillerie, PDG et fondateur de l’entreprise, a mené une OPA, opération publique d’achat, avec un consortium de fonds d’investissement, pour reprendre le contrôle de Believe. Ils ont pu reprendre environ 75 % de la société. La part restante du capital est toujours côtée, les actionnaires détenant ces derniers titres n’ayant pas voulu vendre au moment de l’opération menée par Denis Ladegaillerie. Ce n’est que ce reliquat qui reste flottant. 

Cette IPO a tout de même permis aux actionnaires historiques, Ventech et XAnge, de réaliser un bel exit. « Avec Believe, nous avons fait la plus importante sortie de VC en France depuis 10 ans », confiait Jean Bourcereau, managing partner de Ventech, à Maddyness, en mai 2024. 

LightOn a-t-elle ouvert la voie à la tech française ? 

Si la gestion opérationnelle de Denis Ladegaillerie maintient Believe comme une réussite française de la tech, cette entrée en Bourse a malheureusement confirmé que le marché public n’était pas encore prêt à accueillir nos scaleups et licornes. Le changement de paradigme actuel, plaçant la rentabilité comme critère de réussite majeur, pourrait relancer la machine des IPO. Mais il va encore falloir être patient. 

LightOn, pure player de l’IA français, s’est introduit en novembre dernier. Après quatre mois, on peut parler de réussite boursière. L’action est passée de 10,30 à 18,80 euros. «Mais le plus dur commence», souligne Eric Lewin, responsable des publications Agora et spécialiste boursier. « Ils doivent tenir leurs objectifs, un chiffre d'affaires de 40 millions d’euros d’ici à 2027 et atteindre l’équilibre en 2026. » Un pari qui semble extrêmement risqué au vue de la compétition actuelle : « LightOn a perdu 18 % de valorisation en un mois, notamment avec l’arrivée de DeepSeek. »

Cependant LightOn pourrait encourager d’autres scaleups à se coter, en commençant ce travail d'acculturation de la Bourse à la tech. Mais attention, une valorisation par le private equity est en moyenne 30% supérieure à celle de la Bourse.