C’est près de 30 ans de travail qui aboutissent. «Nous avons fondé NovaGray en 2015 avec le professeur David Azria, oncologue. Quand nous nous sommes rencontrés en 2015, il travaillait depuis près de 20 ans sur le développement de tests qui permettaient d'évaluer la tolérance des patients à la radiothérapie», raconte Clemence Franc, CEO de NovaGray. La medtech annonce aujourd’hui la signature d’un partenariat décisif avec les laboratoires de biologie médicale Eurofins Biomnis.
«Nous atteignons aujourd’hui ce jalon majeur qu’est le transfert de technologies au sein des laboratoires et et qui permet de diffuser la technologie auprès des patients et des médecins», félicite Clémence Franc. Concrètement, la technologie développée par NovaGray permet de tester la résistance des patientes atteintes de cancer du sein au traitement par radiothérapie. Ce n’est qu’un premier pas, NovaGray entend déployer sa technologie pour les hommes touchés par le cancer de la prostate prochainement et poursuivre sa R&D.
Objectif 4 millions d’euros
Concrètement, NovaGray permet d'évaluer la résistance des patients à la radiothérapie. Cela permet d’anticiper les risques de complications. «Il y a moins de 10% des patients qui vont développer des complications, mais quand elles apparaissent, elles sont irréversibles, elles sont contraignantes. Il y a un enjeu de pouvoir évaluer cette sensibilité avant de démarrer le traitement pour personnaliser la prise en charge de l'ensemble des malades», explique la CEO. Les traitements peuvent également être adaptés à chacun, cela améliore la prise en charge et la qualité des patients.
Pour cela, l’équipe de chercheurs de NovaGray a résolu deux problématiques majeures. «La première c’est que l’analyse doit être réalisée au sein d’un laboratoire de biologie médicale», détaille Clémence Franc. La medtech a rendu cela possible. «La contrainte qu’on s’est fixée est de faire en sorte que le test puisse être réalisable au sein de laboratoires à partir de leur environnement existant, sans avoir à acheter de machines coûteuses ou trop spécifiques. La deuxième étape a été d’automatiser l’analyse finale du test.» NovaGray a donc développé un logiciel qui récupère de manière automatique les données issues des protocoles et qui les analyse. «Cela permet d’avoir un niveau de qualité suffisant et identique d’un laboratoire à l’autre.» Auparavant, les tests étaient analysés à la main par chaque opérateur.
C’est donc un virage décisif pour NovaGray qui espère que 1000 femmes pourront profiter de sa technologie d’ici 2 ans. Le protocole de la startup va être intégré au parcours de soin de plusieurs centres médicaux dont l’Institut du Cancer de Montpellier. «Cela va permettre aux patientes de recevoir systématiquement un test avant tout démarrage de la thérapie pour un cancer du sein», conclut Clémence Franc.
Aujourd’hui, un test coûte autour de 1000 euros mais la startup travaille pour qu’il soit remboursé par la Sécurité Sociale. Certains partenaires le prennent déjà en charge. NovaGray a levé 5 millions d’euros en 10 ans, via des subventions, auprès de Bpifrance notamment, et avec des business Angels. Elle repart en roadshow et cherche à boucler un tour de table de 4 millions d’euros pour recruter une équipe commerciale, amorcer son expansion internationale et poursuivre sa R&D. Objectif : lever d’ici septembre 2025.