Le social selling, c’est une méthode qui fonctionne et Jolimoi en apporte une preuve supplémentaire. En effet, la société française, à l’origine d’une plateforme de social selling dans le secteur de la beauté et du bien-être, annonce avoir atteint la rentabilité. Elle indique avoir réalisé un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2024, en hausse de 19 % par rapport à l’année précédente. Un exercice qui s’est donc conclu avec un Ebit positif.

Il s’agit d’une étape importante franchie par Jolimoi plus de sept ans après son lancement. Fondée en 2017 par Jennifer Fiorentino, Isabelle Rabier, Mathilde Lemée et Aurélia Clot, la société, qui a levé 7 millions d'euros en avril 2022, a développé une plateforme de social selling qui permet à des passionnés de beauté de créer leur petite entreprise et d'en tirer un revenu. Concrètement, cela signifie qu’ils peuvent vendre à domicile et en ligne des produits issus d’un catalogue de marques partenaires et accompagner leurs clients grâce aux outils mis à disposition par Jolimoi (aide à la recommandation, gestion des commandes, site personnalisé, live shopping…).

«Le social selling est en pleine expansion, porté par l’essor du commerce en ligne et des nouvelles habitudes d’achat sur les réseaux sociaux. Mais pour que ce modèle se développe sainement, il doit être structuré et sécurisé. Certains modèles de vente en réseau manquent encore de transparence et de cadre réglementaire, ce qui peut nuire aux vendeurs et aux consommateurs», observe Isabelle Rabier, co-fondatrice et CEO de Jolimoi.

«Maintenant qu’on a démontré cette rentabilité, le plus dur commence»

A ce jour, la société revendique 10 000 professionnels en France et en Belgique qui s’appuient sur sa plateforme pour développer une activité indépendante de vente par recommandation de produits de beauté et de bien-être. En 2024, Jolimoi assure leur avoir reversé 6,5 millions d’euros pour une rémunération moyenne autour de 275 euros par mois.

«Il y a eu une incroyable résilience de notre modèle économique en 2024. Le panier moyen a même augmenté de 20 % quand le marché de l’e-commerce dans la beauté n’a connu qu’une croissance de 4 %. Cela démontre que nous avons enregistré une très bonne performance», se réjouit Isabelle Rabier.

L’exercice 2024 a été également marqué par le lancement d’Yfen, sa marque propre, durant l’été. En huit mois, celle-ci a permis de générer 1 million d’euros de revenus : la cerise sur le gâteau pour célébrer un cap majeur dans l’histoire financière de l’entreprise.

Sur un marché toujours plus concurrentiel, l’entrepreneuse savoure cet accomplissement. «D’un point de vue entrepreneurial, 2024 a été l’année la plus difficile car nous avons travaillé très dur pour maintenir une croissance très forte et atteindre la rentabilité. Mais c’était aussi l’année de la maturité, car atteindre cette rentabilité prouve qu’on a passé un cap. C’est la consécration ! C’est la preuve que notre modèle fonctionne et que nous sommes une alternative crédible à l’e-commerce avec le social selling», assure-t-elle. Avant d’ajouter : «Maintenant qu’on a démontré cette rentabilité, le plus dur commence.»

20 % de croissance en 2025

C’est avec cet état d’esprit combatif qu’Isabelle Rabier et son équipe ont abordé 2025. Durant cette année, Jolimoi vise une croissance de 20 %. Pour accompagner cette montée en puissance, la société prévoit de recruter une quinzaine de personnes supplémentaires pour porter les effectifs à 60 collaborateurs d’ici la fin de l’année.

En parallèle, elle entend également investir dans l’intelligence artificielle, notamment pour améliorer l’expérience des professionnels qui s’appuient sur sa plateforme. En effet, l’objectif est de leur permettre d’accéder à des outils pour cibler encore plus efficacement leurs clients à l’aide des données comportementales, et d’accéder à des outils de gestion et d’animation de leur activité.

Si Jolimoi veut continuer à accélérer, c’est parce qu’Isabelle Rabier considère que les planètes sont désormais alignées pour emmener la société encore plus loin. «Les indépendants et les investisseurs qui nous ont fait confiance en 2017 étaient des pionniers et des visionnaires. Ils savaient qu’on allait grimper la face nord. Aujourd’hui, le momentum est assez dingue ! Il n’y a jamais eu autant de personnes qui ont voulu être indépendantes et les consommateurs sont plus que jamais en quête de sens. Nous avons réussi à créer un écosystème de confiance et nous voulons que le social selling devienne une nouvelle voie de l’entrepreneuriat», indique l’entrepreneuse, qui siège également au board de France Digitale. L’adage de l’association phare de l’écosystème, «Jouons collectif», est peut-être la meilleure des descriptions pour Jolimoi et son modèle de social selling.