« 80 % des enfants ont une tétine mais au-delà de trois ans, elle provoque des déformations des dents et des troubles de l’articulation. Et elle impacte l’apprentissage du langage écrit. » Rachel Dutordoir, orthophoniste, recevait régulièrement ce type de pathologies avant d’imaginer, en 2021, des outils pour ses homologues mais également des « boîtes. » La première, appelée « stop tétine », visait à accompagner les enfants pour leur faire adopter un changement de comportement. « L'idée est de mettre à disposition de l’enfant un livret. Au départ, on lui fait écouter une comptine pour lui faire comprendre, par exemple, que sucer sa tétine n’est pas bon pour lui. Puis, progressivement, on l’aide à s’en séparer. La dernière étape consiste à décorer la boîte et à placer la tétine de l’enfant à l’intérieur avant de la renvoyer « sur l’île aux tétines ». En échange, il reçoit une carte postale de l’île où toutes les tétines font la fête », détaille Rachel Dutordoir, qui a rapidement eu "beaucoup de commandes" et besoin de structurer La Tribu Happy Kids. C'est à ce moment-là qu'elle s'est associée à Charlotte Lépany, entrepreneuse.
« On désengorge les cabinets dentaires et d’orthophonistes »
Ensemble, elles ont créé d’autres « boîtes". » « Stop pouce », « J’articule », « Eveil langage. » L’idée : « développer une gamme complète de produits pour toutes les étapes clés du développement de l’enfant », soulignent les fondatrices qui s’adressent aux familles et aux professionnels de santé, et commercialisent leurs produits via leur site internet mais également grâce à un réseau de pharmacies et de parapharmacies. « Le temps d’attente pour aller voir un professionnel est de 6 mois à un an, souligne Charlotte Lépany. Avec notre solution considérée comme de la médecine préventive, on vient désengorger les cabinets dentaires et d’orthophonistes. »
« Un battle entre deux investisseurs »
Un concept qui a séduit les membres du jury de l’émission « Qui veut être mon associé ? », auquel La Tribu Happy Kids a pu participer. Sur le plateau de l’émission, les fondatrices ne sont pas passées inaperçues. Rachel Dutordoir, enceinte de cinq mois et Charlotte Lépany, mères de familles nombreuses, sont arrivées devant les caméras avec leurs enfants et leurs maris. « C’était assez émouvant », raconte Charlotte Lépany, qui se réjouit d’avoir convaincu deux investisseurs. Après à peine 20 minutes à répondre aux questions du jury, Jean-Michel Karam a coupé court à la conversation en proposant d’investir dans la startup. « Normalement, le temps de questions-réponses durent 40 minutes », précise Charlotte Lépany, qui a ensuite eu la bonne surprise de voir que Kelly Massol était également intéressée par le projet. « Il y a eu un petit battle entre les deux investisseurs pour nous convaincre de choisir l’un plutôt que l’autre. On a beaucoup hésité à associer les deux voire à demander plus d’argent. Mais finalement, on a préféré rester sage. Nous étions venus chercher Kelly Massol pour ses compétences en matière de distribution, d’image de marque, d’animation de communautés. Et on a souhaité repartir avec elle », précise Rachel Dutordoir.
Avec ces fonds, les deux fondatrices souhaitent développer quatre nouveaux produits cette année comme « Stop couche », une boîte « extraordinaire » pour les enfants souffrant de troubles du déficit de l'attention, et une boîte consacrée à l’alimentation. « L’objectif est également d’étoffer notre réseau de distribution », indique Charlotte Lépany, qui cible en premier lieu la France, mais aussi les pays francophones comme la Belgique, La Suisse ou le Luxembourg où la société est déjà présente.