«Nous avons sept stratégies chez Sofinnova et des équipes dédiées qui lèvent des fonds sur chacune de ces stratégies. Ce qu'on ne peut pas faire pour des raisons réglementaires, c'est d'annoncer un closing qui ne soit le closing final d’un fonds», explique Antoine Papiernik, managing partner de Sofinnova Partners. Pourtant la société de gestion aux sept verticales, de l'amorçage au late stage principalement en biotech et medtech, vient de réussir un premier tour de force : lever 1,2 milliard d’euros sur sa plateforme d’investissement «pour soutenir la prochaine vague d’innovation en sciences de la vie.»
Sur ces sept stratégies, «quatre ont fait un premier closing de nouveaux véhicules, les autres sont toujours en train d’investir leurs fonds », précise le managing partner. «Ces 1,2 milliard d’euros représente de l’argent frais.» C’est la première fois que Sofinnova Partners annonce un closing intermédiaire si important levé dans un temps relativement court. Les quatre stratégies concernées devraient annoncer leur closing final de manière séparée au cours de l’année 2025. «C’est important de le dire à l’écosystème, sachant qu’on est dans l'environnement probablement le plus délétère jamais vu depuis que je fais ce métier, c'est-à-dire 30 ans», insiste Antoine Papiernik.
Sofinnova prévoir d'investir dans 50 à 60 nouvelles sociétés
Cette première levée permet à Sofinnova d’atteindre les 4 milliards d’euros sous gestion. «Nous avions un peu plus d’un milliard d’euros il y a 10 ans, et, lorsque j’ai commencé, nous étions à 80 millions d’euros.» Il y a eu une croissance importante de la société de gestion, confirmant que ses stratégies et sa vision sont les bonnes dans le domaine des sciences de la vie. Aujourd’hui Sofinnova Partners compte une centaine d’entreprises en portefeuille, dont Bioptimus, et, avec ces 1,2 milliard d’euros, prévoit d’investir dans 50 à 60 nouvelles sociétés.
Cette levée a sûrement été en partie possible grâce aux derniers exits de Sofinnova : Amolyt Pharma rachetée par AstraZeneca, Shockwave par Johnson & Johnson, Mablink Bioscience par le groupe américain Lilly, etc. «C’est en démontrant aux LPs qu'on est capable de rapporter de l'argent qu'ils mettent de l'argent chez nous. C’est une condition sine qua non.» Les LP’s de Sofinnova sont traditionnels : fonds souverains, fonds de fonds, banques, corporates et family offices. «La majorité de nos investisseurs sont européens et c’est logique avec notre stratégie d’investissement européenne au sens géographique», précise Antoine Papiernik.
«Lever ces fonds n’a pas été simple. Ce sont les levées les plus compliquées que j’ai eu l’occasion de faire. Donc, cela signifie que même dans un environnement compliqué, voire délétère, si vous y tenez, si vous avez la conviction que ce que vous faites est important et que vous amenez peu à peu les preuves, vous avez la possibilité de réussir», dit Antoine Papiernik aux entrepreneurs. «Tenez-bon, concentrez-vous sur ce que vous faîtes.» Le chairman de Sofinnova, à la tête d’une équipe internationale de plus de 80 personnes, espère que des «centaines de millions de plus» vont s’additionner à ce premier closing.